mercredi 27 décembre 2017

Ahoi Hamburg

En créant les catégories pour le menu de ce blog, je me suis rendu compte que le libellé « Voyages » comportait bien trop peu d’articles. C’est tout de même un comble pour l'une de mes plus grandes passions ! Alors à défaut de vous faire découvrir une destination exotique comme le Vietnam et l’Argentine, ou encore une ville coup de cœur, j’ai décidé de traiter ma ville de résidence : Hambourg. J’ai beau y vivre depuis quelques années, trop nombreuses à mon goût, je suis loin de connaître la cité hanséatique comme ma poche.
Commençons par le plus spectaculaire. La vie nocturne y est extravagante, surtout dans le quartier de Sankt Pauli 

Statue de Bismarck marquant l'entrée de la Reeperbahn
qui s’articule autour de la célèbre Reeperbahn, parallèle au port. Or qui dit port, dit marins ; et qui dit marins, dit putains ! Il ne faut pourtant pas restreindre ce périmètre à son simple rôle de haut lieu de la prostitution (Sündeviertel, quartier du vice en allemand) puisqu’il regroupe avant tout l’essentiel des clubs et bars pour faire la fête. J’avais déjà abordé la scène festive autour de cette avenue mythique dans mon article sur l’excellent ReeperbahnFestival
Quelques recommandations hautement personnelles pour s'éclater : le Zwick avec du bon live et un public de tous âges directement à la sortie du métro (station St. Pauli), le Molotow pour du bon indie-rock cette fois avec des gamins de 22 ans maximum et directement à la sortie du S-Bahn à côté de la Beatles-Platz (station Reeperbahn), et enfin le Headcrash et le Lunacy (tous deux spécialisés dans la musique métal) sur la célèbre et bondée Hamburger Berg. Les festoyeurs de la semaine trouveront deux très bons clubs sur cette irréductible petite perpendiculaire à la Reeperbahn : le Roschinsky et le Barbarabar
Pour danser au son des années 90 il existe les fameuses soirées « No limit 90’s » organisées tous les mois par la radio Energy dans le théâtre Schmidts Tivoli directement sur la grande avenue, côté clean (l’autre côté étant celui du sexe, pour faire vite). À ne pas rater également, les soirées 80’s, 90’s et 2000’s de la salle principale du club Große Freiheit 36 qui accueille des concerts le reste du temps. À propos, c’est dans sa Kaiserkeller (littéralement « cave de l’empereur ») qu’un obscur groupe de Liverpool a joué pour la première fois il y a quelques décennies. La Große Freiheit, autre perpendiculaire à la Reeperbahn, porte d'ailleurs bien son nom (Freiheit=liberté) car elle compte en majorité des sex shops, bars à hôtesses, établissements de table dance et autres réjouissances. Toutefois, elle ne s'appelle pas ainsi depuis le XVIIe siècle pour cette raison, mais en référence à l’indépendance religieuse et commerciale de l'ancienne ville d'Altona. Tout simplement. 

Große Freiheit

Parenthèse historique refermée, la Hans-Albers-Platz est le dernier lieu incontournable du quartier de l’excès. Je conseille le Molly Mallone pour de la bonne musique live avant d’enchaîner par une nuit de danse au Frieda B. ! Au petit matin, la tradition veut qu’on descende sur le Fischmarkt (marché aux poissons) à Altona, mais ce n’est pas mon truc personnellement...Mis à part pour apprécier un lever de soleil très pittoresque sur le port.


Petite précision pour les non initiés : Sankt Pauli est certes bondé de touristes le weekend, mais le parcours classique du fêtard commence par quelques verres dans le quartier hipsters alternatif de Sternschanze. Les endroits les plus populaires sont la Haus 73, le Katzenbar et le Goldfischglas.
Un peu plus loin, autour de la Feldstraße, les amoureux de musique électro trouveront leur bonheur au bunker, le célèbre Übel und Gefährlich
Le Knust a quant à lui une programmation de concerts souvent intéressante et constitue un véritable paradis en été avec ses marches donnant sur une place étendue. Il paraîtrait même que ses Kopfhörer-Partys (soirées écouteurs) sont top.
Bon ça, c’était pour la nuit.

Passons au jour, et au plus « grandiose » : j’ai nommé les promenades autour de l’Elbe.

Non, pas la Hanfenstraße et ses nombreux squats,
embrasée pendant le G20
Je ne peux que vous conseiller de descendre à la station de métro Landungsbrücken pour prendre un ferry, au tarif normal de la compagnie des transports publics HVV, qui vous fera longer l’Elbe et vous permettra d’admirer le port depuis l’eau. 


Essayez d’aller jusqu’à Blankenesee, ancien village de pêcheur devenu une sorte de ghetto pour riches, et visitez son sublime Treppenviertel ("quartier des marches") pour vous sculpter des mollets en or. Comme l'indique son nom, il regroupe différentes villas accessibles par des escaliers ; aucune voiture ne passe.

En été, les plages de l’Elbe 

Plage de l'Elbe, sable fin,
avec au loin le bloc erratique nommé Alter Schwede
sont bondées, notamment à proximité du bar de plage Strand Pauli, mais la plus jolie plage est pour moi dans le quartier de Rissen. C’est vraiment une astuce en or que je vous donne car elle est plus éloignée du centre et difficilement accessible, donc moins prisée. La plage se distingue par un phare et sa fréquentation plutôt familiale, contrairement aux endroits plutôt « cools » et « jeunes » à proximité du centre.

Pour accéder à la plage, il faut traverser un petit bois.

La meilleure façon d’admirer la skyline de Hambourg, désormais sublimée par la prestigieuse Elbphilarmonie

Le socle est un ancien entrepôt en brique rouge, marqueur de l'identité de la ville
Le toit du bâtiment est accessible gratuitement et donne une très jolie vue sur le port -
à gauche : le bateau-musée Cap San Diego avec ses mythiques afterworks du jeudi !
est de passer par le Alter Elbtunnel (entrée à Landungsbrücken) pour, comme l’indique son nom, traverser l’Elbe en dessous du niveau de l'eau avant d’arriver sur l'autre rive.

Une fois revenu côté ville, tout visiteur qui se respecte ne peut manquer le lieu le plus sublime de Hambourg : la Speicherstadt, quartier d’entrepôt classé depuis 2015 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Sankt Michaelis, église symbole de la ville (et de paix) surnommée der Michel, est un autre incontournable. Attention, elle n’a rien d’extraordinaire, mais d’éminents personnages sont enterrés dans sa crypte et surtout le haut de son clocher offre la meilleure vue de la ville. Je recommande également un tour vers le Rathaus et les rues environnantes.

Quittons désormais la grande Elbe pour rentrer dans le vif de la beauté : l’Alster

Vue automnale depuis le Krugkoppelbrücke - photo non retouchée !
Plus mignon et plus charmant, ce lac artificiel qui se jette dans l’Elbe a depuis toujours mon admiration. Or je ne suis pas la seule, à en croire les hordes de touristes régulièrement assis sur les marches de Jungfernstieg devant la Binnenalster (Altster « intérieure »).

Atlantic Hotel Kempinski sur le bord de l'Alster,
lieu de tournage de certaines scènes du James Bond Tomorrow Never Dies
Conseil d’initié en passant : montez prendre un bon café au Coffee Shop de la Poststraße un peu plus loin car il vous donnera une vue imprenable sur le petit canal.

Derrière la vitre de The Coffee Shop
Pour un bon bol de verdure, et Dieu sait si les villes allemandes savent en offrir, le parc Planten un Blomen me semble être la meilleure solution pour le touriste, car très central. Ne ratez pas son joli jardin japonais, 

Planten un Blomen
son spectacle nocturne de jets d’eau tous les soirs en été et sa patinoire en hiver. Mais le vrai poumon vert adoré de la ville reste le Stadtpark, avec sa piscine en plein air (eau naturelle) pour se rafraîchir pendant les quelques jours de chaleur que Hambourg peut avoir en été (blague de locaux...).
En tant que résidente des quartiers bordés par l’Alster, je sais à quel point ces coins de la ville invitent à de très jolies promenades, notamment grâce aux villas qui trônent au bord de l’eau. Je ne peux  que vous conseiller de longer le lac (Aussenalster cette fois) sur la route Schöne Aussicht jusqu’au célèbre café Alsterperle, puis de faire un tour devant la jolie mosquée bleue, bien cachée entre les somptueuses villas, avant de profiter de la vue imprenable sur l’étendue d’eau depuis Fernsicht. Prenez ensuite la rue Leinpfad à votre gauche pour admirer les villas hanséatiques donnant sur une Alster plus charmante car réduite en canal. Celle-ci se ré-étendra un peu plus loin, après cet endroit situé juste à côté du théâtre Winterhuder Fährhaus.


Coucher de soleil sur l'Alster 
À gauche (non visible, mais pour info) : embarcadère Café Leinpfad
pour une petite croisière sur le lac
Voilà, voilà. N'hésitez pas à poser vos questions en commentaire ou en privé !

8 commentaires:

  1. Réponses
    1. C'est un terme anglais et allemand de marins. À l'origine, il voulait dire "Embarcation à l'horizon" (à peu près hein) et depuis on l'utilise pour saluer. C'est assez courant à l'écrit : "Ahoi Hambourg" = "Salut Hambourg". Je l'ai même vu sur des T-shirts dans une boutique.
      Bien évidemment, je ne connaissais pas ce terme avant d'arriver ici.

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  2. Description qui donne vraiment envie

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  3. vous écrivez "je me suis rendue compte"
    corrigez vite cette faute d'orthographe qui gâche l'entrée de ce joli portrait de votre ville

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  4. Ahoï (deux syllabes qui portent sur l'eau).
    Salutation de marin employée dans les bas quartiers de Hambourg et autour de la prison de Berlin Moabit et dans les corps d'armées disciplinaires du IIIeme Reich selon Sven Hassel.

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  5. Wouawh. J'avoue être un peu perdue... (Je ne connais que Cologne et très mal, et je suis allée jusqu'à Dusseldorf visiter une expo pour des journalistes - mais juste au musée...) Pas Hambourg.

    Mais ah!ah! Une amie m'a parlé de musique hindi (!!!) cette semaine, enfin, c'est ce que j'avais compris, mais non, ce n'est pas une musique du monde, lol, c'est du rock indie! Maintenant, je suis initiée, et je vais peut-être essayer d'en trouver sur youtube, question de ne pas mourir idiote. Elle est fan et pourtant, elle n'a pas 22 ans. Quelque part sans doute que si, musicalement, sûrement.

    J'aime beaucoup les entrepôts - cela me rappelle les familistères de Guise (et de Bruxelles). Ce doit être la même époque.

    J'ai toujours rêvé - enfin, sur le tard - d'aller à Berlin.

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    1. J'ai écrit "indie-rocke", mais on dit "rock indé" en français. C'est un terme très fourre-tout :)

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