jeudi 5 décembre 2019

Détester la moutarde et adorer Dijon


…c’est possible, tout comme apprécier de bons bourgognes alors que le vin me rend malade. Car à l’inverse de sa spécialité piquante, Dijon se caractérise à mes yeux par sa douceur. Capitale de la Bourgogne, on la dit bourgeoise, mais n’est-ce pas une qualité ? Trôner au milieu d’une région de vignobles ne vous rend-elle pas plus « terroir » et tranquille que certaines villes industrielles de l’Est de la France où le climat d’insécurité se reflète dans les chiffres, à l’instar de Thionville, ou encore de Mulhouse, où ma brève halte ferroviaire avant de rejoindre Bâle m’a convaincue qu’elle méritait sa réputation de m***. Bref, terminons là cette petite introduction très personnelle, mais qui a le mérite de poser les bases de mon sentiment de bien-être pendant cette visite. Passons donc aux photos.
Tout d’abord, et cela montre bien que je n’ai pas mis les pieds en France depuis un moment, j’ai bien aimé les escaliers-image de la gare SNCF.

Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris les charmes insoupçonnés de cette ville à mon goût trop peu visitée – tant mieux, ceci dit – alors qu’elle se situe dans le pays le plus touristique au monde. Regardez-moi un peu cette injustice. Dijon, c’est :

La beauté à peine sortie de la gare, quand le soleil se couche lentement en ces fins d'après-midi/soirées prématurées de novembre que j'aime tant


Porte Guillaume

Rue de la Liberté, principale artère commerçante de la ville, avec la Maison aux Trois Visages.
Ce monument historique datant du XVe siècle abritait des moines chartreux.


Rue de la Liberté, avec l'ancien hôtel Millière.
Sa tourelle d'angle est également classée monument historique.


Ours blanc à l'entrée du jardin Darcy,
reproduction de l'Ours blanc du sculpteur François Pompon.


Fontaine de jeunesse, alias fontaine aux grenouilles du jardin Darcy.


Le palais des ducs et des états de Bourgogne

Le bâtiment le plus prestigieux de Dijon abrite le Musée des beaux-arts – voir plus bas pour des morceaux choisis – et l’Hôtel de Ville. Même si la construction du palais ducal a commencé dès le XIVe siècle sous Philippe II de Bourgogne (surnommé Philippe le Hardi), la plus grosse partie du complexe architectural d'aujourd'hui témoigne du style classique des XVII et XVIIIe siècles. La grandeur du monument rappelle le glorieux passé d'un duché qui s'étendait aux XIVe et XVe siècles jusqu'à la Flandre !

Square des ducs, à l'arrière du bâtiment, avec la statue de Philippe le Bon.
Ancien jardin animalier pour Marguerite de Flandre, épouse de Philippe II de Bourgogne.


Que du beau monde !


Hôtel de Ville qui donne sur la place de la Libération. À gauche, la tour Philippe le Bon.
Érigée au XVe siècle en même temps que le palais, elle est le symbole du pouvoir des Valois ducs de Bourgogne.


Cour intérieure du palais.
Statue de Claus Sluter, sculpteur des Flandres au service des ducs de Bourgogne


Entrée du musée des beaux-arts, avec deux morceaux du mur de Berlin.
La photo date du 10 novembre 2019, soit en pleine célébration des 30 ans de la chute.


Le musée des beaux-arts

Est-ce que l'intérieur tient la promesse offerte par le sublime extérieur du bâtiment ? Bien sûr que oui. Les collections de ce musée - gratuit !! - valent le détour. Pièces choisies.

Moulage de la tête de La Marseillesse du sculpteur dijonnais François Rude.
Une expression familière ? Normal, on la trouve sur le haut-relief de l'Arc de Triomphe
(détruit il y a un an par les gilets jaunes) !

Le fou et la mort, Sarah Bernhardt
J'ai choisi cette sculpture d'abord parce que j'ignorais que cette comédienne était également sculptriste,
ensuite pour illustrer l'une de ses obsessions artistiques : la mort.


Un tableau qui m'a particulièrement plu parmi la mince collection d'art moderne : Castor et Pollux de Charles Lapicque


De magnifiques églises


Leur densité en centre-ville est d'ailleurs l'un des éléments les plus frappants à l'arrivée.



Cathédrale Saint-Bénigne, la première que vous apercevrez si vous voyagez en train.
XIIIe siècle


Église Saint-Michel
XVIe siècle, comme l'indique sa façade Renaissance.


Façade occidentale de l'Église Notre-Dame de Dijon, avec ses nombreuses gargouilles sur sa triple frise
XIIIe siècle

De profil, impressionnantes !



La tour lanterne de l'Église Notre-Dame


Des bâtiments remarquables à chaque coin de rue

À commencer par le plus fréquent, les maisons à colombages, beaucoup plus jolies et nombreuses qu'à Bâle, elles font selon moi le charme et le caractère des rues dijonnaises.

Place François Rude (encore lui !)


Ma préférée : la maison Millière, avec un chat et une chouette au sommet.
XVe siècle



Avec ses beaux escaliers extérieurs


Edmond Fallot, La Moutarderie. Très prisée par les touristes.





Le soir de mon arrivée, un Dijonnais m’a dit : « Demain, quand tu te baladeras dans la vieille ville, lève les yeux. Tout le temps....



Situé rue de...la chouette, l'emblème de la ville passe totalement inaperçu,
sauf pour les habitants qui ne passent jamais devant sans la toucher en faisant un vœux.


Et une (très) jolie rue.



Et si tu vois une porte ouverte, rentre. »

Cour de l'hôtel Chambellan



Le célèbre hôtel de Vogüé, près de Notre-Dame

En dehors des hôtels particuliers, quelques bâtiments notables :






Le tiercé gagnant : tourelle d'angle + maison à colombages + tour de Notre-Dame

Le théâtre


Et terminons par le plus important :

La gastronomie

Avertissement : si vous vous demandez pourquoi il n'y a aucun cliché de grand cru, je vous renvoie à mon introduction. Bande de têtes en l'air !!

Et ça tombe bien, puisque ce weekend du 11 novembre signait
la fin de la foire internationale gastronomique.


œuf à l'époisses, un fromage qui pue terriblement - délicieux donc !

On dit bien "escargots de Bourgogne" !


Le bœuf bourguignon

samedi 30 novembre 2019

La Bâlade des gens heureux

Si l’on exclut deux jours de mission d’interprétation autour de l’aéroport de Zurich,


cette petite escapade fût ma première en Suisse. Pour une francophone qui parle couramment allemand et traduit pour des clients helvétiques, c’est une honte. Premier rattrapage dans la ville de Bâle, Basel en VO. Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce depuis notre petit aéroport de Hambourg, EasyJet propose des vols bon marché vers cette destination.


On ne va pas se mentir, cette petite ville située au bord du Rhin possède un charme fou, entre volets bigarrés,


maisons à colombages,





une jolie fresque,



sans parler de l’irrésistible vue sur la vieille ville depuis l’autre rive du Rhin.



Ma photo préférée !

Une petite Angélus pour la route

Mais le quartier qui m’a définitivement conquise est St Alban. Parcouru par la rivière St. Alban-Teich, il est surnommé la petite Venise de Suisse grâce à ses nombreux petits canaux. Comme on peut le constater sur les photos, la partie sans doute la plus mignonne de la ville n’est pas vraiment prisée par les touristes. Étrange pour un samedi matin, tandis que les rues du centre-ville se noircissaient de monde au fur et à mesure que la journée progressait... Et bien tant mieux ! St Alban se transforme en véritable havre de paix, loin de la petite foule et des familles qui courent les attractions de la vulgaire Herbstmesse (« foire d’automne », la plus grande et, du haut de ses 500 ans d’âge, la plus vieille foire du pays).





Ancien moulin

Porte St. Alban
St. Alban Anlage dans son
plus bel habit d'automne


Hors de question de quitter la Suisse
sans une pause raclette


Allez hop, on monte dans le TGV en direction de...la ville de la moutarde !