En mars dernier, les jeunes tauliers du rock international annonçaient leur seule et unique date en France de leur Rush! World Tour. Surprise – ou pas ! – celle-ci a eu lieu dans la capitale des ducs de Lorraine, et accessoirement ma ville de cœur. Comme je les ai bêtement ratés lors de leur passage à l’Accor Arena le 13 mars 2023, je n’ai pas trop tardé à prendre ma place cette fois-ci. Hors de question de louper ces bêtes de scène en Lorraine. L’occasion était trop belle, et mes retrouvailles avec la ville de mes deux premières années d’études faisaient chaud au cœur – ou peut-être était-ce la fameuse canicule record de septembre que nous vivons ?
Toujours est-il que Stan m’avait terriblement manqué. |
Et dire que je n’avais pas mis les pieds dans
le centre-ville depuis la Saint-Nicolas…Contrairement
à mon dernier pèlerinage, je ne me suis pas rendue dans mon quartier de
résidence, le charmant Faubourg des Trois Maisons, mais juste avant de prendre
la navette en direction du Zénith,
je n’ai pas pu résister à un arrêt devant ce haut lieu de l’Éducation Nationale qui a abrité les deux années les plus stimulantes de ma vie sur le plan intellectuel. |
Même chose pour L’Excelsior. Cette mythique brasserie, chef d’œuvre de l’École de Nancy, accueillait traditionnellement les Saturnales des hypokhâgnes. |
Je n’insiste pas sur la Pep, le cours Léopold,
la place Carrière en plein montage du « Livre sur la Place » - que je
suis bien triste de rater une année de plus ou encore - la Vieille-Ville ;
il est évident que j’ai foulé ces endroits. Mais comme dirait un grand poète –
Yanns dans son chef d’œuvre intitulé Clic
clic pan pan : « j’sais qu’le passé c’est l’passé. »
Alors tournons-nous vers le présent et montons
dans la navette direction le Zénith de Maxéville. Le parking gratuit étant de 2
500 places pour un événement Open Air avec 20 000 spectateurs attendus, mieux valait se garer en centre-ville, vendre
son deuxième rein pour payer le parking après avoir vendu le premier pour le
péage et le carburant, puis rester 40 minutes dans une navette coincée au
milieu des bouchons nancéiens pour se rendre sur un site tout près de la sortie
d’autoroute. Oui, c’est embêtant, mais quand on parcourt plus de quatre heures
de route afin de voir LE concert de l’année, on n’est plus à ça près.
Et inutile de vous dire que cela valait
terriblement le coup.
Primo. Avec sa capacité de 25 000 personnes, l’amphithéâtre
extérieur du Zénith de Nancy est un site exceptionnel : deuxième « salle »
de spectacle de France derrière La Défense Arena, l’endroit bénéficie d’une
acoustique exceptionnelle et d’une très bonne visibilité où que vous soyez. J’étais
dans les gradins de droite – face à la scène – et je n’ai pas eu à me plaindre.
Mais attention aux non sportifs : le chemin pour accéder au Zénith depuis
les navettes est une pente caillouteuse. Car oui, le Nord de Nancy est en hauteur
– le quartier chaud juste à côté de Maxéville ne s’appelle pas le Haut du
Lièvre pour rien. Il faut donc faire attention à ne pas se ramasser en
descendant au Zénith et gérer son cardio en sortant. Tout ça en sandales,
puisqu’on prévoit rarement des chaussures de randonnée pour se rendre à un
concert !
Deuxio. Les vingtenaires italiens ont été à la
hauteur de leur réputation. Même chose pour leur public que je qualifierais de très jeune, très féminin et très stylé. Les fans venaient de toutes
la France, et peut-être même du monde entier, puisque j’ai entendu de l’anglais
américain et beaucoup d’italien autour de moi. Quel bonheur de voir ces gens
faire un nombre de kilomètres indécent pour partager un moment inoubliable au nom
de la musique. L’amphithéâtre était survolté, plus en forme que jamais car –
particularité de Maneskin que j’apprécie énormément, surtout un mercredi soir –
le groupe n’a PAS de première partie. Bien sûr que cette tradition permet de
belles découvertes, mais elle peut aussi fatiguer, et entre le temps de trajet
et le travail abondant avant et après cette journée de milieu de semaine, la
première partie s’avérait plus que dispensable.
Les membres débarquent alors un par un aux
alentours de 20h30. Cheveux coupés à ras et teints en
blond platine, Damiano est plus beau que jamais. Il aurait été pile ma came il
y a vingt ans et on ne peut que valider son statut de sex symbol. Les autres
membres ne sont pas en reste : Ethan et son style légendaire envoient du
bois derrière ses fûts et sa lonnnngue chevelure d’ébène, Vic est aussi
charismatique que sexy, and last but not least, Thomas enchaîne les solos de
guitare pour mieux nous convaincre que le talent n’attend pas le nombre des
années.
À l’instar d’Indochine qui se sont également
produits sur la scène du Nancy Open Air cette année, Maneskin transpire la
générosité et la reconnaissance envers son public. Malgré leur rythme effréné
de tournées et de sorties d’album, les Romains ont l’air de prendre leur pied
sur scène et multiplient d’ailleurs les bains de foule. Ici, le grand – dans tous
les sens du terme – Thomas sort du bain.
Pendant tout le concert, le jeune groupe a
enchaîné les tubes, tels que I Wanna Be
Your Slave.
Fort heureusement, la setlist ne manquait pas de chansons en italien, reprises en cœur par les nombreux compatriotes présents ce soir-là.
Parmi les moments les plus marquants du
concert, j’en citerai trois, chacun dans une catégorie différente. Dans la
catégorie humoristique, il y avait la glissade arrière de lunettes de Damiano
en plein début de Beggin soldée
par un très spontané – et joliment erroné sur le plan linguistique – « F**
my glass ». Dans la catégorie émotion, cette reprise a capella de Formidable de Stromae par Damiano pour
rendre hommage à son public français a permis au chanteur de montrer pour la
énième fois qu’il avait une voix aussi sublime que son visage.
Le public
avait prévu des petites lumières aux couleurs de l’Italie : on distingue le rouge et le vert ici.
Et enfin dans la catégorie gaieté contagieuse,
voici la fin de Kool Kids avec la
participation des groupies déchaînées sur scène. Merci à ces veinardes d’être
aussi solaires que leurs idoles.
Allez, on se quitte sur un de leurs plus
grands tubes, sans doute mon préféré. Et je peux vous dire que personne ne s’est
senti « the loneliest » ce 6 septembre 2023, ni les jours qui ont
suivi. L’effet « après-concert » quoi, toi-même tu sais…
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