Après le très sauvage Lac de Panthier, rapprochons-nous de la métropole dijonnaise – 20 minutes seulement ! – pour le Lac de la Tille. Ce joli plan d’eau, pour lequel la baignade est payante malheureusement, constitue un lieu de détente et de rafraîchissement fort agréable en été. Mais ce n’est pas pour la baignade que je vous le recommande, non. Son atout majeur : une guinguette appelée L’Ombrelle pour des soirées estivales mémorables. Certains vendredis soirs, vous y retrouverez tout le gratin dijonnais venu se détendre de la semaine et assister à un concert au bord de l’eau. Boire et manger dans une ambiance douce et conviviale, à l’ancienne.
L'éclectisme même. J'écris, mais je lis encore plus. La preuve : https://tomtomlatomate.wordpress.com/
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dimanche 7 mai 2023
samedi 6 mai 2023
Lac de Panthier
Dans la série des petites perles
bourguignonnes, je vous présente le lac de Panthier. Comme son nom l’indique, la
Côte d’Or est connue pour ses vignes, et non pour ses plages. Toutefois, certaines étendues offrent leur lot de nature, de détente et de rafraîchissement lors de nos étés caniculaires. Au-delà du fort agréable – du moins lorsqu’il n’est pas envahi
par les algues – lac d’Arc-sur-Tille très prisé par les Dijonnais, il y a le
lac de Panthier.
À 35 min de la capitale bourguignonne, il a le
mérite de ne pas être situé juste à côté d’un péage d’autoroute…Plus grand lac
du département, on peut y faire du wing foil. Disons qu’en mai, c’est comme qui
dirait un peu frisquet pour se baigner, mais l’idéal pour les sports nautiques
et la tranquillité. Bref, je vous recommande fortement d'y faire un tour. On s'y sent bien, au coeur de la Bourgogne.
dimanche 11 novembre 2018
Un QG au bord de l'Alster
Pourquoi
n’aurait-on pas un QG à soi ? Le mien est ici : au bord de l’Alster,
juste derrière le théâtre « Winterhuder Fährhaus ». La première fois,
j’y suis allée pour des raisons pratiques. J’habite dans le coin et suis très
feignante. Depuis, d’autres raisons pratiques m’ont poussée à l’élire quartier
général de ma pomme. Le grand « Stadtpark » est envahi par des chiens
en liberté et des barbecues quand le temps le permet. Comme je n’aime ni les
chiens, ni l’odeur de la saucisse en plein après-midi, je lui ai préféré ce
petit bout d’herbe au bord de l’eau. Enfin d’herbe…ce qu’il en reste, car la
sécheresse exceptionnelle de cette année en plus du piétinement – le premier
entraînant le second – ont transformé la pelouse verte en étendue jaune et
abîmée à peine capable de recouvrir la terre.
Tous
les weekends ou presque, c’est rendez-vous au QG. Un livre, une couverture pour
se protéger du sol inconfortable, et bien sûr, mes écouteurs. Je me plonge d’ailleurs
plus volontiers et longuement dans des vidéos-clips imaginaires – où les
figurants qui m’entourent sont bien réels – que dans les romans apportés. Tout
est propice à l’évasion, à laisser passer le temps sans ressentir le besoin de
courir après, bercée par les différents quarts d’heure annoncés par le clocher
de l’église St. Johannis. Il se cache modestement sur l’autre rive, derrière
les feuillages, et s’il n’était pas là pour rappeler avec une telle obstination
que les secondes, minutes et heures existent et s’écoulent, le parcours du
soleil en face de moi suffirait à me l’indiquer. Plus vaguement certes, mais
qu’importe. Seuls comptent les figurants qui se succèdent à mon regard de réalisatrice
du dimanche.
Pendant
les journées les plus chaudes, des jeunes gens laissent exploser leur souffle
vital en sautant du pont réservé aux cyclistes et piétons pour faire résonner
leurs cris stridents dans l’air immobile et secouer l’eau froide de leur
adrénaline. Entre les sauts, les bateaux de touristes, stand up paddles et canoës
glissent devant ma caméra mentale, des groupes alcoolisés aux couples paisibles
dont le chien se prélasse au milieu de ses maîtres en plein effort. Leurs
ballades illustrent à merveille celles qui passent à travers mes oreilles,
tandis que le brouhaha des cyclistes et bruits divers au-dessus de ma tête
constitue un fond visuel acceptable pour un morceau des Hives, n’importe
lequel.
Et
puis il y a Alma. La star. Je n’aime toujours pas les chiens en général, mais il
arrive que des chiens en particulier me fassent fondre. Et samedi dernier au QG,
tout le monde était amoureux d’Alma. À peine arrivai-je sur la pelouse qu’elle
quitta le couple assis sur des chaises pliantes au bord de l’eau pour
m’accueillir. Des caresses, quelques tentatives délicieusement ratées de
prendre dans sa gueule des branches trop lourdes pour elle, et la voici qui me
quitte déjà pour un autre couple, à ma droite cette fois. Je compris alors que
ce sublime épagneul nain continental n’appartenait même pas au couple de vieux
jeunes avachis sur leurs chaises pliantes. Et non ! Alma allait avec tout
le monde et sa maîtresse, la vraie, avait beau l’observer avec un sourire et
l’appeler de temps en temps pour profiter de la peluche à son tour, elle
continuait ses visites câlines et joueuses d’étranger en étranger, avec une
nette préférence pour les couples. Un excellent moyen de doubler les caresses.
Les
admirateurs s’accumulaient en cette douce après-midi d’automne. Une mère et sa
fille se mirent à questionner la jeune étudiante sur les nom, sexe et
maternités passées ou futures d’Alma, avant de tenter, avec le concours de
l’heureuse propriétaire, de faire poser la star pour immortaliser cette
rencontre. Un vieux passant fit de même et lâcha sa canne pour confier son
appareil photo à la jeune femme.
Tout
cela, c’était le weekend dernier. Nous sommes aujourd’hui dimanche, soit huit
jours après le coup de foudre. Alma est là, se redresse pour me souhaiter la
bienvenue sur le sol de mon – notre – QG, mais elle est retenue par une laisse.
Allongée à côté d’une amie de sa maîtresse studieuse, elle devra réserver ses
caresses et léchouilles à ce bipède fort possessif. L’été indien n’a jamais été
aussi superbe qu’en ce quatorze octobre deux-mille dix-huit, et Alma, même
privée de distribution d’amour, reste la star du QG, à l’image d’un soleil pourtant
couche-tôt.
dimanche 17 juin 2018
À l'approche du solstice
Les oiseaux commencent à gazouiller avant 4h du matin et toute cette
démonstration de vitalité épuise Clément chaque jour un peu plus. Ce soleil,
cette végétation épanouie, ces parfums matinaux qui remplissent l’appartement à
la moindre ouverture de fenêtre, ces jeunes filles en fleurs à l’ombre des
garçons en chaleur…Fatigue.
Ni les guêpes, toujours déterminées à lui gâcher ses rares sorties au
parc, ni les moustiques qui prennent le relai au crépuscule, ne parviennent
plus à l’agacer. La déprime – dépression ? – ce n’est pas l’incapacité à
se réjouir, mais le manque de forces nécessaires à l’agacement. On y est.
Qui a décrété que l’automne et l’hiver seraient les uniques saisons
tristes, tandis que le printemps devrait être le théâtre de toutes les
réjouissances terrestres ? Certainement pas Clément, car la saison chaude
se matérialise chez lui par une douleur lancinante.
Il souffre aussi l’hiver, mais peut au moins partager sa tristesse avec
le monde minuscule qui gravite autour de lui : les commerçants, voisins et parents ont tous la décence de se limiter au strict minimum en matière
de mouvements de vie, le tout ponctué de rhumes divers et répétitifs. Nez
rouges sur visages carencés en vitamine D.
C’est pendant la saison gaie que les choses se gâtent, et Clément pourrit
chaque année de l’intérieur. L’injonction à être bronzé lui pèse, comme celle à
être heureux quand le jour semble sans fin. Pourquoi prendre le soleil et
laisser sa pâleur rougir et le faire souffrir ? Pourquoi aimer le clair
quand l’obscur stimule tant ?
Clément est ce qu’on appelle trivialement un « geek ». Il aime
les jeux en réseau, s’y adonne jusqu’à douze heures par jour et ne sort jamais
sa jeune carcasse de son appartement miteux, sauf pour s'approvisionner en vivres et se rendre à ces stupides
rendez-vous Pôle Emploi indispensables à sa subsistance.
Les histoires d’hommes se ressemblent toutes. C’est drôle, non ? On
a un travail – petit CDD d’un an parce que même dans l’informatique, c’est tout
ce que Rennes a à offrir, un appartement bien situé dont le loyer ne représente
pas plus du tiers du revenu mensuel net – un deux-pièces-cuisine calme et
lumineux, et surtout une charmante petite amie avec qui le partager.
Le contrat de travail se termine, l’homme se transforme peu à peu en loque
acariâtre, s’imaginant retrouver un travail sans le moindre effort par l’opération
du Saint-Esprit, et sa bien-aimée finit inéluctablement par le quitter. Puis la
descente s’accélère. Tout est perdu, il ne reste qu’à en faire encore
moins que le rien pré-rupture.
Voilà en substance l’histoire de Clément, avec une petite poignée de
mois pour séparer la catastrophe professionnelle de sa successeuse amoureuse.
Ses parents s’inquiètent, veulent le secouer, sa petite sœur passe même faire
le ménage dans son taudis pestilentiel. Mais seul le contact avec les autres
joueurs en réseau l’intéresse.
Alors le solstice, très peu pour lui. Clément souffre chaque année de cette
joie environnante, de cette influence de la nature sur les humains-animaux, car
son corps est étranger à sa conscience en veille. La lumière, les douces soirées,
la libido en éveil ? Tant de notions qui l’indiffèrent absolument.
Mais jusqu’où cette amplification solsticiale de la tristesse le mènera-t-elle ?
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