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dimanche 7 mai 2023

Guinguette au bord du Lac de la Tille

 Après le très sauvage Lac de Panthier, rapprochons-nous de la métropole dijonnaise – 20 minutes seulement ! – pour le Lac de la Tille. Ce joli plan d’eau, pour lequel la baignade est payante malheureusement, constitue un lieu de détente et de rafraîchissement fort agréable en été. Mais ce n’est pas pour la baignade que je vous le recommande, non. Son atout majeur : une guinguette appelée L’Ombrelle pour des soirées estivales mémorables. Certains vendredis soirs, vous y retrouverez tout le gratin dijonnais venu se détendre de la semaine et assister à un concert au bord de l’eau. Boire et manger dans une ambiance douce et conviviale, à l’ancienne.




samedi 6 mai 2023

Lac de Panthier

Dans la série des petites perles bourguignonnes, je vous présente le lac de Panthier. Comme son nom l’indique, la Côte d’Or est connue pour ses vignes, et non pour ses plages. Toutefois, certaines étendues offrent leur lot de nature, de détente et de rafraîchissement lors de nos étés caniculaires. Au-delà du fort agréable – du moins lorsqu’il n’est pas envahi par les algues  lac d’Arc-sur-Tille très prisé par les Dijonnais, il y a le lac de Panthier.



À 35 min de la capitale bourguignonne, il a le mérite de ne pas être situé juste à côté d’un péage d’autoroute…Plus grand lac du département, on peut y faire du wing foil. Disons qu’en mai, c’est comme qui dirait un peu frisquet pour se baigner, mais l’idéal pour les sports nautiques et la tranquillité. Bref, je vous recommande fortement d'y faire un tour. On s'y sent bien, au coeur de la Bourgogne.


dimanche 11 novembre 2018

Un QG au bord de l'Alster


Pourquoi n’aurait-on pas un QG à soi ? Le mien est ici : au bord de l’Alster, juste derrière le théâtre « Winterhuder Fährhaus ». La première fois, j’y suis allée pour des raisons pratiques. J’habite dans le coin et suis très feignante. Depuis, d’autres raisons pratiques m’ont poussée à l’élire quartier général de ma pomme. Le grand « Stadtpark » est envahi par des chiens en liberté et des barbecues quand le temps le permet. Comme je n’aime ni les chiens, ni l’odeur de la saucisse en plein après-midi, je lui ai préféré ce petit bout d’herbe au bord de l’eau. Enfin d’herbe…ce qu’il en reste, car la sécheresse exceptionnelle de cette année en plus du piétinement – le premier entraînant le second – ont transformé la pelouse verte en étendue jaune et abîmée à peine capable de recouvrir la terre.

Tous les weekends ou presque, c’est rendez-vous au QG. Un livre, une couverture pour se protéger du sol inconfortable, et bien sûr, mes écouteurs. Je me plonge d’ailleurs plus volontiers et longuement dans des vidéos-clips imaginaires – où les figurants qui m’entourent sont bien réels – que dans les romans apportés. Tout est propice à l’évasion, à laisser passer le temps sans ressentir le besoin de courir après, bercée par les différents quarts d’heure annoncés par le clocher de l’église St. Johannis. Il se cache modestement sur l’autre rive, derrière les feuillages, et s’il n’était pas là pour rappeler avec une telle obstination que les secondes, minutes et heures existent et s’écoulent, le parcours du soleil en face de moi suffirait à me l’indiquer. Plus vaguement certes, mais qu’importe. Seuls comptent les figurants  qui se succèdent à mon regard de réalisatrice du dimanche.

Pendant les journées les plus chaudes, des jeunes gens laissent exploser leur souffle vital en sautant du pont réservé aux cyclistes et piétons pour faire résonner leurs cris stridents dans l’air immobile et secouer l’eau froide de leur adrénaline. Entre les sauts, les bateaux de touristes, stand up paddles et canoës glissent devant ma caméra mentale, des groupes alcoolisés aux couples paisibles dont le chien se prélasse au milieu de ses maîtres en plein effort. Leurs ballades illustrent à merveille celles qui passent à travers mes oreilles, tandis que le brouhaha des cyclistes et bruits divers au-dessus de ma tête constitue un fond visuel acceptable pour un morceau des Hives, n’importe lequel.

Et puis il y a Alma. La star. Je n’aime toujours pas les chiens en général, mais il arrive que des chiens en particulier me fassent fondre. Et samedi dernier au QG, tout le monde était amoureux d’Alma. À peine arrivai-je sur la pelouse qu’elle quitta le couple assis sur des chaises pliantes au bord de l’eau pour m’accueillir. Des caresses, quelques tentatives délicieusement ratées de prendre dans sa gueule des branches trop lourdes pour elle, et la voici qui me quitte déjà pour un autre couple, à ma droite cette fois. Je compris alors que ce sublime épagneul nain continental n’appartenait même pas au couple de vieux jeunes avachis sur leurs chaises pliantes. Et non ! Alma allait avec tout le monde et sa maîtresse, la vraie, avait beau l’observer avec un sourire et l’appeler de temps en temps pour profiter de la peluche à son tour, elle continuait ses visites câlines et joueuses d’étranger en étranger, avec une nette préférence pour les couples. Un excellent moyen de doubler les caresses.

Les admirateurs s’accumulaient en cette douce après-midi d’automne. Une mère et sa fille se mirent à questionner la jeune étudiante sur les nom, sexe et maternités passées ou futures d’Alma, avant de tenter, avec le concours de l’heureuse propriétaire, de faire poser la star pour immortaliser cette rencontre. Un vieux passant fit de même et lâcha sa canne pour confier son appareil photo à la jeune femme.
Tout cela, c’était le weekend dernier. Nous sommes aujourd’hui dimanche, soit huit jours après le coup de foudre. Alma est là, se redresse pour me souhaiter la bienvenue sur le sol de mon – notre – QG, mais elle est retenue par une laisse. Allongée à côté d’une amie de sa maîtresse studieuse, elle devra réserver ses caresses et léchouilles à ce bipède fort possessif. L’été indien n’a jamais été aussi superbe qu’en ce quatorze octobre deux-mille dix-huit, et Alma, même privée de distribution d’amour, reste la star du QG, à l’image d’un soleil pourtant couche-tôt.



dimanche 17 juin 2018

À l'approche du solstice

Les oiseaux commencent à gazouiller avant 4h du matin et toute cette démonstration de vitalité épuise Clément chaque jour un peu plus. Ce soleil, cette végétation épanouie, ces parfums matinaux qui remplissent l’appartement à la moindre ouverture de fenêtre, ces jeunes filles en fleurs à l’ombre des garçons en chaleur…Fatigue.

Ni les guêpes, toujours déterminées à lui gâcher ses rares sorties au parc, ni les moustiques qui prennent le relai au crépuscule, ne parviennent plus à l’agacer. La déprime – dépression ? – ce n’est pas l’incapacité à se réjouir, mais le manque de forces nécessaires à l’agacement. On y est.

Qui a décrété que l’automne et l’hiver seraient les uniques saisons tristes, tandis que le printemps devrait être le théâtre de toutes les réjouissances terrestres ? Certainement pas Clément, car la saison chaude se matérialise chez lui par une douleur lancinante.

Il souffre aussi l’hiver, mais peut au moins partager sa tristesse avec le monde minuscule qui gravite autour de lui : les commerçants, voisins et parents ont tous la décence de se limiter au strict minimum en matière de mouvements de vie, le tout ponctué de rhumes divers et répétitifs. Nez rouges sur visages carencés en vitamine D.

C’est pendant la saison gaie que les choses se gâtent, et Clément pourrit chaque année de l’intérieur. L’injonction à être bronzé lui pèse, comme celle à être heureux quand le jour semble sans fin. Pourquoi prendre le soleil et laisser sa pâleur rougir et le faire souffrir ? Pourquoi aimer le clair quand l’obscur stimule tant ?

Clément est ce qu’on appelle trivialement un « geek ». Il aime les jeux en réseau, s’y adonne jusqu’à douze heures par jour et ne sort jamais sa jeune carcasse de son appartement miteux, sauf pour s'approvisionner en vivres et se rendre à ces stupides rendez-vous Pôle Emploi indispensables à sa subsistance.

Les histoires d’hommes se ressemblent toutes. C’est drôle, non ? On a un travail – petit CDD d’un an parce que même dans l’informatique, c’est tout ce que Rennes a à offrir, un appartement bien situé dont le loyer ne représente pas plus du tiers du revenu mensuel net – un deux-pièces-cuisine calme et lumineux, et surtout une charmante petite amie avec qui le partager.

Le contrat de travail se termine, l’homme se transforme peu à peu en loque acariâtre, s’imaginant retrouver un travail sans le moindre effort par l’opération du Saint-Esprit, et sa bien-aimée finit inéluctablement par le quitter. Puis la descente s’accélère. Tout est perdu, il ne reste qu’à en faire encore moins que le rien pré-rupture.

Voilà en substance l’histoire de Clément, avec une petite poignée de mois pour séparer la catastrophe professionnelle de sa successeuse amoureuse. Ses parents s’inquiètent, veulent le secouer, sa petite sœur passe même faire le ménage dans son taudis pestilentiel. Mais seul le contact avec les autres joueurs en réseau l’intéresse.

Alors le solstice, très peu pour lui. Clément souffre chaque année de cette joie environnante, de cette influence de la nature sur les humains-animaux, car son corps est étranger à sa conscience en veille. La lumière, les douces soirées, la libido en éveil ? Tant de notions qui l’indiffèrent absolument.

Mais jusqu’où cette amplification solsticiale de la tristesse le mènera-t-elle ?