samedi 15 juin 2024

Le large


Ce soir-là, une énième dispute,

Un quasi-monologue de rage

Où je ne cesse d’invectiver « la pute ».

J’explose tel un lion en cage

 

Juste avant d’en briser les barreaux.

Des semaines de haine et de colère,

Je sentais bien que c’était trop.

Alors j’ai fini par me taire.

 

Bloqué. Enfin l’orage se termine.

Bien venues, tristesse et mélancolie.

La boule au ventre me mine

Les larmes roulent sur mon lit.

 

Au milieu d’une crise de pleurs,

J’apprends la disparition d’un ange,

D’une icône, des Stones à Blur,

Des yéyé aux planètes ; adieu la frange.

 

Mais l’âme la plus pure de la chanson,

Elle, est toujours vivante,

Accompagne ma douleur avec des sons

Et des paroles d’une douceur aimante.

 

Car elle était une grande amoureuse.

Pas comme moi, pas comme nous.

Nous sommes des tueuses :

Jetons les boulets, priorité aux babynous.

 


Je clame mon droit à la tranquillité

Au repos du corps et de l’esprit.

Que mon être, malgré l’actualité,

Puisse un jour s’apaiser car desépris.

 

Mon deuil s’installe sur les mélodies

Sublimes d’une femme de caractère,

Sur les paroles de la belle Françoise Hardy,

Voix de velours au tempérament de fer.

 

L’élégance salie par le chaos :

Une figure de la discrétion

Part sous le vomi quotidien des fachos

De tous bords excités par la dissolution.

 

Elle souhaitait une loi sur la fin de vie,

Que la France, enfin, s’en charge.

Mais rien ne sera poursuivi

Avant que la reine ne prenne le large.


3 commentaires:

  1. Tout ira bien, mais pas avant que la haine ne prenne le large...

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  2. Tout ira bien, mais pas avant que la haine ne prenne le large...

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    1. Merci, ça me touche beaucoup. Oui, je sais, je sais

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