Après Lausanne,
retrouvailles de la Bande à Dipur
dans le Var pour le weekend du 1er mai. Au programme, fêter un autre
anniversaire certes,
Emballage à l'arrache.
mais également – et c’est ce qui nous intéresse ici –randonner
et explorer la région. Nous avons loué un très bel appartement en bord de mer dans la
charmante commune de La Seyne-sur-Mer.
Le jour de notre arrivée, rando surprise
organisée par notre hôte – das Geburtstagskind ! –qui est passée de « balade »
annoncée à rando de plus de 10 km dont un final en bord étroit de départemental.
Merci à lui…
Le lendemain, direction Six-Fours-les-Plages pour
une sublime randonnée en forêt jusqu’à la chapelle Notre-Dame du Mai. Les
panoramas sur le littoral sont exceptionnels et le climat sec et ensoleillé de
la région est parfait pour une excursion printanière. En revanche, le Var en été
me semble difficilement supportable puisque j’ai pris des coups de soleil ce
weekend-là. Sans compter la beauté des paysages entachée par la sécheresse et
les risques d’incendie – grande tradition estivale du Sud de la France. Je vous
laisse admirer les couleurs de la Méditerranée.
Nel blu dipinto di blu.
Une photo qui rend bien le climat sec de la région.
Les fonds cristallins <3
Il n'y avait pas que la mer à admirer.
La forêt de Janas n'était pas désagréable à regarder non plus.
Avec ses jolies petites fleurs sauvages.
Vue sur la Rade de Toulon depuis Notre-Dame du Mai.
Pour notre dernier jour dans le Var, nous
sommes partis visiter la magnifique île des Embiez, l’une des îles de Paul
Ricard. La chance nous a souri ce jour-là : en ce dimanche 1er
mai, le ciel couvert a visiblement retenu la plupart des gens à la maison. Sauf
nous ! L’île semblait avoir été privatisée pour la Bande à Dipur, et l’averse est tombé au
moment où nous sommes montés dans le ferry. Comme quoi, on ne peut pas toujours
être un chat noir. Le
ferry coûte 20 balles – si si – et part de l’embarcadère du Port du Brusc,
à Six-Four-les-Plages.
C'est parti pour la plus belle journée du weekend (et je ne parle pas de la météo).
Recommandation pour le déjeuner : le restautant Le BBQ.
Un sentiment de paix intérieure vous envahit lorsque vous parcourez cette île.
Vue sur le phare du Grand Rouveau.
De jolies couleurs sur la côte malgré le ciel gris.
Pas encore la saison pour se baigner.
La flore est ravissante.
Vue sur l'île du Gaou et l'embarcadère de Six-Fours.
Les Embiez, un havre de paix.
Quelques nuances de bleu.
Tombe de Paul Ricard.
Allez, on file ! Adieu, île des Embiez, c'était paradisiaque.
La journée se termine sous la pluie, pour le plus grand bonheur d'une région qui manque cruellement d'eau...et à la surprise de ses habitants qui ont l'air d'avoir perdu la foi à l'annonce de précipitations au bulletin météo. Personne ne sort avec un parapluie là-bas, comme si la pluie n'était qu'une vague promesse jamais tenue pour des sols arides.
Je marchais à côté d’elle. Ses cheveux blonds si épais et soyeux, irréels, éclataient au soleil comme une perruque. Son tailleur bleu céruléen m’éblouissait de luxe et des talons de dix centimètres de haut affinaient un peu plus ses cannes. Elle souriait tout le temps et riait souvent. Un vrai délice de copine, cette brillante camionneuse provinciale cachée dans des tenues de Parisienne étriquée ! Son jeune mari ne me parlait pas, trop occupé qu’il était à diriger un pays indirigeable. Et puis cela tombait bien, car elle était plus funky. Nous nous moquions comme des gargoulettes de l’exercice du pouvoir, avec tous ces journalistes qui nous courraient après dans le parc. Et il y avait aussi ces gardes du corps, de sympathiques pots de colle.
Peu à peu, j’ai délaissé Marie-Antoinette aux Tuileries, et me suis dirigée vers le Louvre avant de m’enfoncer dans la rue de Rivoli. Pourquoi était-elle déserte ? Aucune idée. Le soleil d’automne brillait dans un ciel à peine décoré de quelques nuages et mon léger blouson en cuir me tenait suffisamment chaud. Pas un groupe de Chinois. Personne. Avaient-ils sécurisé le quartier pour la sortie du couple royal ? Sans doute. En tout cas, Paris était touchante sans ses hordes d’habitants et de visiteurs qui la font vivre. Étrange de trouver une ville plus belle quand elle semble morte et ne s’offre rien qu’à soi. Ou normal. Après tout, l’Homme moderne est un touriste permanent et peu partageur qui hait les autres touristes...
Pourquoi s’est-il mis à pleuvoir sans même que le ciel n’ait eu le temps de s’assombrir ? Telle Lorenzo Lamas dans le générique du Rebelle, torse-nu sur sa bécane en plein soleil et vidant un bidon d’eau sur son visage, je n’étais même pas mouillée par la pluie. Mais bizarrement, elle me faisait plutôt mal, comme si elle agressait ma peau. Ou était-ce du vent ? Incompréhensible. Quelque chose me râpait l’épiderme alors que la pluie avait l’apparence d’un crachin breton tout doux. Heureusement, la confusion ne s’est pas éternisée. Elle a juste duré le temps que je revienne à Hambourg et ouvre les yeux pour tomber nez à langue avec la première, toujours fidèle au poste, à me souhaiter mon anniversaire.
J’ai officiellement une année supplémentaire à mon compteur et il y a 225 ans, on a exécuté ce pauvre Louis XVI. S’il avait su que plus de deux siècles plus tard, un gérant de start-up, pur produit de son époque, allait se prendre pour son ancêtre le roi soleil et se pavaner autour du Louvre avec sa cour, il aurait certainement perdu la tête !
George Michael est mort un 25 décembre, alors à défaut de croire en Dieu,
j'ai bien compris que je le Diable existait, et on peut dire qu'il a de l'humour ce con. Après avoir fait sortir un vieux sex-symbol helléniste auteur du tube le plus insupportable de Noel du comma un 25 décembre 2011, il le ré-éteint quelques années plus tard le même jour. Sacré toi.
L'attentat de Berlin, le massacre au Nord-Kivu dans ce pays maudit des dieux ou des responsables corrompus (merci à mes trois dans la coopération au développement, dont 80% furent dédiés à des réjouissances congolaises) et pour finir cette blague au goût douteux.
Alors que je ne pressentais rien de bon pour le monde de 2017 en cette fin 2016, les premières semaines de janvier m'ont donné raison sur le plan personnel. J'ai eu beau coucher sur mon cahier d'étudiante mes traditionnelles résolutions lors de mon vol de retour, les faits ne font que contredire mes écrits. Preuve ultime que nous acharner à vouloir tout contrôler finit toujours en crescendo de notre déception à la vue des éléments qui se déchaînent face à nous. Faire des choix pour avancer, comme cesser tout contact avec des amis qui n'en étaient pas et quitter un travail ennuyeux à souhait pour se mettre à son compte. Puis réaliser que notre quête d'absolu et de déni des contraintes de la vie ne nous enferment qu'un peu plus dans ce que l'Homme déteste et craint par-dessus tout : la solitude. Démissionner pour la liberté (l'insécurité), le gain de temps grâce à l'évacuation du problème causé par le lieu de travail (passer toute sa journée en pyjama et s'auto-déconcentrer grâce aux sources de distraction infinies disponibles chez-soi), ne plus être fatiguée par une longue journée et rencontrer plus de gens (qui eux sont fatigués par leur longue journée et ne sortent pas), les loisirs (dont les voyages qui s'envolent, eux, pas nous, par manque d'argent), se concentrer sur une recherche d'emploi en France (soit une annonce intéressante tous les tremblements), profiter d'adorables sacrés de Birmanie (qui s'en branlent puisqu'elles pioncent toute la journée et dont l'une a même l'insolence de ronfler comme une vieille bécane). Pour faire court : chapeau l'artiste !
Vouloir faire ce qui nous plaît et s'entourer des bonnes personnes a un prix : l'incertitude financière et la solitude, sans compter le célibat. Les femmes heureuses en amour et au travail sont des femmes naturellement aptes à faire de concessions tout en étant respectées. Les éternelles célibataires sont celles qui ne pourront se satisfaire de la médiocrité inhérente au couple. Inutile de dire que j'en fait partie et que je le paye très cher.
L'exigence n'a pas de prix puisqu'un prix est une limite. Or le principe même de l'exigence est de ne pas en avoir : elle va certes être temporairement comblée, mais les décisions qu'elle engendre sont toujours synonymes de lourd tribut.
J'ai voulu rester en Allemagne après mes études car la qualité de la vie ainsi que le monde du travail y sont meilleurs, je le paye de solitude et de célibat. J'ai considéré mes amis comme des traîtres, alors je suis seule à Hambourg malgré les connaissances sympathiques que j'ai pu rencontrer depuis. Et encore une fois, j'ai quitté mon travail aussi sûr que chiant pour me consacrer à mon métier de traductrice et me retrouve projetée dans la galère d'un secteur ultra-féminisé et donc ultra-précaire. Non pas que je l'ignorais, mais j'avais tout de même fait des estimations de mon chiffre d'affaires nettement supérieures.
Malgré tout, je suis en mode Edith Piaf (tiens, une autre femme en quête d'absolu...tu m'étonnes qu'elle ait écrit une chanson pareille) et ne regrette rien.
Le monde est cruel, les gens nous plantent des couteaux dans le dos dès qu'ils le peuvent, mais...
Des trahisons l'art te sauvera
Des échecs l'art te sauvera
De la solitude l'art (et surtout une bonne soirée indé-rock) te sauvera