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lundi 25 septembre 2017

Reeperbahn Festival 2017

Aussi ridicule que cela puisse paraître au bout de quatre années passées dans la cité hanséatique, cette édition 2017 du Reeperbahn Festival a été ma première. Or, je regrette d’autant plus amèrement de ne pas avoir participé aux précédentes compte tenu la qualité de ce que j’ai pu découvrir pendant ces quatre jours intenses.
D’après Wikipédia, ce festival représente l’un des rendez-vous musicaux les plus importants d’Europe. Là encore, vu la quantité, la qualité, mais aussi la diversité de nouveaux groupes qui s’y sont produits, je souscris volontiers aux dires de la sacro-sainte encyclopédie numérique. Pour faire simple, le Reeperbahn Festival est un événement musical au cours duquel de jeunes artistes se produisent dans des clubs autour de la mythique avenue. Pour les habitants de cette ville de deux millions d’habitants, c’est également l’occasion de découvrir des clubs jusque-là inexplorés. En ce qui me concerne, j’ai enfin pénétré le légendaire Mojo Club au sous-sol des tours dansantes de la Reeperbahn. Sublime. J’avoue cependant connaître la quasi-totalité des autres clubs où avaient lieu les concerts. On est fêtarde ou on ne l’est pas !
Trêve de plaisanterie : voici mes modestes recommandations musicales SANS vidéos personnelles puisque j'ai passé quatre jours merveilleux. Cette phrase est à méditer.

Mon festival a commencé en ce mercredi 20 septembre par les Autrichiens de Farewell Dear Ghost dans la salle qui a accueilli le premier concert d’un obscur groupe de Liverpool des années 60 : l’Indra-Club. Malgré un gros problème technique en fin de concert, j’ai aimé la prestation et cette électro pop dans l’air du temps.


On enchaîne avec les Français Kid Francescoli au Molotow Sky Bar. La file d'attente pour y entrer était trompeuse : ce groupe était d'un ennui abyssal.

Retournons à l'Indra pour d'autres Autrichiens, encore plus débutants que le reste des débutants : le duo Ant Antic. Très sympa, même si nous n'avions assisté qu'à la fin du concert.


Puis, de nouveau à la salle bastion des groupes français ce soir-là, le coup de cœur de la soirée a frappé. Si l'on se limite aux clips, Papooz fait de la musique de petits fils à papa parisiens. Même s'il n'y a rien de mal à cela, ce n'est pas ce que je préfère. Pourtant, le live m'a semblé bien loin de ce qu'on pouvait trouver sur Youtube et l'énergie était folle. Ce groupe est à surveiller de près.


La folie de Papooz et d'un public gonflée à bloc redescendue, descendons les escaliers du Sky Bar pour accéder à la salle principale du Molotow. Et là, surprise : j'aime un groupe de hip-hop !!! Avec des grosses guitares et un chanteur ultra rageant, ceci explique cela, mais tout de même. Je salue les écossais de The LaFontaines et aimerais vraiment les revoir sur le continent.



Ainsi s'achève la première journée de danse et de piétinements. Allongées sur mon lit, mes jambes alourdies pendant des heures me disent que j'aurais du mal à tenir trois jours de plus. 

Qu'à cela ne tienne ! Mon goût du défi face à mon corps a vaincu les petites fatigues et ce jeudi 21 a été le plus intense en live. Très hollandais d'ailleurs, puisqu'on commence avec du bon gros rock comme on l'aime : Navarone. Le groupe m'a énormément plu et aurait pu être mon préféré du jour s'il n'avait été détrôné par leurs compatriotes (affaire à suivre).


Vient alors une chanteuse canadienne dans le très joli petit "Kukuun" du "Klubhaus", le bâtiment lumineux sur la Spielbudenplatz. Elle s'appelle Adaline et je me suis fait chier comme un rat mort. 

Je suis donc vite retournée au Molotow pour tomber amoureuse d'autres Hollandais, My Baby. J'y ai réfléchi pendant les heures suivant la fin du festival et je peux désormais rendre mon verdict : c'est le meilleur groupe que j'ai vu pendant ces quatre jours. La chanteuse est sublime, possède un charisme incroyable et personne ne peut résister à leur musique. Ultra-dansante, elle a littéralement retourné la salle cet après-midi. J'encourage quiconque tombe sur cet article à se pencher sur ce groupe extraordinaire funk-pop-blues-rock-psychédélique.



Après une pause câlins avec mes chats pour reprendre des forces, je fonce au sous-sol de Bahnhof Pauli qui, comme l'indique son nom, ressemble à une station de métro. Les nappes de synthé mélancoliques des britanniques Flawes m'auraient vraiment plu si la sono n'était pas aussi mal réglée dans ce lieu pourtant minuscule. Oui, c'est un peu le problème des petits clubs d'Allemagne (je ne me souviens pas avoir eu cette expérience ailleurs). C'est trop fort et ça gâche tout.


Heureusement, le Häkken (juste en haut à droite) n'a pas cette décadence. J'apprécie énormément ce club pour y avoir passé une excellente soirée Couchsurfing et assisté à très bons petits concerts de groupes français. Or il se trouve qu'une fois de plus, cette salle m'a offert un très bon moment grâce à la pop électro déhanchante des mancuniens de Shy Luv. On peut effectivement attribuer au chanteur le prix du meilleur déhanché, dont l'étendue est malheureusement limitée sur cette vidéo Youtube.



Après avoir constaté que les jeunes de Manchester n'étaient décidément pas du même monde, je poursuis la nuit au Festival Village avec (encore) d'autres Hollandais irrésistibles. Sue The Night a tenu bon depuis le toit de la Fritz Bühne malgré un problème sur une enceinte et un public ultra-maigre, (mais enthousiaste !).


La soirée s'achève dans une Bahnhof Pauli bondée, quantité bien chère payée par rapport à la qualité des Américaines de The Aces. Une chanson supportée et hop, au dodo !


Le weekend commence alors sur les chapeaux de roues avec The Drums dont, une fois n'est pas coutume, je connaissais les petits tubes "I wanna go surfing" et "Blood under my belt". Petite photo du "Übel und Gefährlich" (alias "le bunker"), bastion de l'électro et de la culture, pour le coup réquisitionné à l'occasion d'une belle messe surfer pop et sons mancuniens. 



Oui, j'avoue avoir été très surprise quand ils ont débarqué en disant "We are The Drums from New York City".


Après avoir bien dansé sur ces mélodies rétro hyper sympa, je saute dans le métro pour rejoindre d'autres amis au (très éloigné) Molotow et écouter un peu de song writer music. Le Canadien Isaac Gracie a une fois magnifique et des chansons douces, mais le public n'arrêtait pas de papoter. Il est vrai qu'il n'y a pas de meilleur endroit et moment pour raconter sa vie...


C'est pourquoi il était temps de grimper au Sky Bar pour assister à la résurrection envoûtante de Joy Division à travers les Holygram de Cologne.


Puis je quitte mes amis pour me faufiler dans le plus beau bar de Hambourg, le bien nommé Prinzenbar, assister à un concert intimiste de soul/RnB dansante du très beau Rhys Lewis. Il a été mon artiste préféré de la soirée, malgré la sono bien trop puissante du tout petit bar des princes.


Point culminant de ce vendredi : la très attendue Beth Ditto. Je n'ai assisté qu'aux dix dernières minutes, mais n'ai pas spécialement apprécié la prestation. Madame s'est peut-être embourgeoisée depuis que Gossip n'est plus. À sa décharge, elle partait de très haut et ne pouvait que descendre en énergie ! Mention spéciale à la chanson populaire "In Hamburg sagt man Tschüß" fredonnée avec le public, qui n'est pas sans rappeler le "MOIN HAMBURCH" lancé par Mick Jagger quelques jours plus tôt. 

Quand le dernier jour de festival est arrivé, j'avoue avoir ressenti un mélange de soulagement et de nostalgie précoce. Je me suis bien dit le premier soir écroulée sur mon lit que je ne tiendrai pas trois jours de plus à courir et faire la queue d'un sauna à l'autre pour me déchaîner sur des artistes tous plus brillants les uns que les autres. Pourtant, j'ai tenu et cette demi-semaine me manque encore à l'heure où j'écris ces lignes, soit près d'une semaine plus tard.

Fermons la parenthèse pour en ouvrir une que je refermerai aussitôt : le concert de Martin Kohlstedt nommé Currents dans un "Dome" planté spécialement pour l'occasion dans le "Festival Village" était aussi soporifique que prisé.

Fort heureusement, un joyeux duo de rockers suisse, les Weyers, se produisait à quelque pas de là, sur la Spielbudenplatz (scène "Olivia Kiez Oase"), et s'est mis dans la poche un public trop peu nombreux. Les deux frères et leur classic rock montrent, à l'instar de nombreux groupes célèbres, qu'une guitare et une batterie suffisent à faire de bon morceaux.



Quelques mètres plus loin, les Hongrois déjantés (pléonasme ?) Ivan & The Parazol réchauffent la scène Spielbude ainsi que son public compact et enthousiaste. Leur musique représente clairement tout ce que j'aime : du bon garage rock très 70's. Le tout colle bien avec l'attitude et le look des membres du groupe, en particulier du guitariste sosie de Johnny Thunders. Même les gimmicks y étaient.


Après un passage obscur et dispensable par la rue Silbersack (surtout n'y allez pas, sauf s'il vous faut de la mauvaise dope ultra-coupée), je découvre un établissement dont j'ai toujours beaucoup entendu parler : le Nochtspeicher, avec la cave Nochtwache. Arrivée dans le sauna du haut, je me suis dit que toute personne désireuse de perdre du poids pouvait y allier l'utile à l'agréable grâce à de bons concerts. Étant très mince, je me suis contentée de l'utile avec la jolie fin de concert de la londonienne Marika Hackman. Ravie d'avoir assisté à cette petite surprise anglaise qui sonne à l'américaine (inverse de The Drums, voir ci-dessus), je ne regrette pas d'avoir fait un petit détour en haut avant le concert que j'étais venue voir en bas.


Sur le canapé de la Nochtwache, la douce fraîcheur de la cave se mêle parfaitement à celle de la voix et des jolis textes en français de la chanteuse Fishbach, très timide et touchante, surtout lorsque la pauvre doit parler au public dans une langue étrangère. Seul concert de la soirée que j'ai pu voir dans son intégralité, je l'aurait hissé en tête de mon classement personnel si ce qui allait suivre ne m'eût encore plus charmée.


Reprise donc des fameux escaliers vers le hammam et atterrissage en plein milieu d'un public survolté devant un groupe dont la pop électro ultra dansante et sympathique mérite largement cet accueil. Après quelques chansons, le concert s'achève déjà pour moi et les musiciens de All We Are ont l'air indubitablement scotchés par l'énergie du public hambourgeois. Décidément, quelle ambiance pendant ce festival !


Et c'est à cet instant que je décide de pénétrer (enfin), ce club mythique : le Mojo ! (voir article Wikipédia). Après une longue attente dehors, je pénètre enfin dans cette salle sublime et profite de la dernière chanson de la très beyoncéesque Ella Eyre.



S'enchaînent alors deux fins de concerts, puis un show écourté pour ma part, fatigue oblige. Et dire que mes potes sont restés au Molotow pour la soirée "Motorbooty"...Quelle santé !

Tout d'abord, une chanteuse Suédoise blonde platine qui, sous le pseudonyme de Rein, se déchaîne sur la petite scène du Kukuun grâce à son électro géniale. De la pure ("rein" en allemand) énergie.


Puis deux DJ islandais à la musique aussi déprimante que la simple idée de leur pays. einarIndra, pour info.

Pas la peine de s'éterniser au SommerSalon. Filons vite au Angie's Club pour y découvrir un joli et chic club sur la  Reeperbahn et surtout un jeune groupe allemand très réjouissant. Les Lion Sphere viennent de Berlin, comme tous les rares bons musiciens allemands, et je ne saurais définir leur style musical tant il mélange les genres avec brio. Une chose est sûre, j'ai hâte qu'ils reviennent dans ma ville pour les voir en entier, cette fois-ci reposée et en dehors du cadre du plus beau festival auquel j'ai pu me rendre.


Merci pour ces quatre jours rock and roll !

dimanche 10 septembre 2017

Pierres qui roulent...nous amassent tous.

Samedi automnal, un mysterieux bois noir
Branches humides, chemins ouverts aux wow wow
D'un puissant sympathy for the devil du soir
Pleine lune sur les sons de vieux loups garous
Découvrir là des milliers de silhouettes
Devant une organisation inédite
Des hélicos, un bandeau sur une tête
It's only rock n' roll but we all liked it

vendredi 3 juin 2016

La plus belle nuit du reste de ta vie (enfin presque)

Tout avait pourtant très mal commencé en ce 27 mai 2016 à Hambourg. Une journée au bureau d’un ennui abyssal à peine comblée par la lecture d’articles tous plus futiles les uns que les autres sur le fameux demotivateur.fr, des filles du groupe Facebook « Neu in Hamburg » aux photos de profil pourtant fort sympathiques qui, après des réponses et messages empreints de la plus grande motivation à sortir ce vendredi…me plantaient. Tout simplement. Et avec des excuses tout aussi pourries que leur motivation de la veille fût grande : « Je suis malade, je pensais que ca allait passer, alors j’ai rien dit, mais là je suis clouée au lit ». Réponse souhaitée et bien évidemment non envoyée : « dans ce cas crève, connasse ». Autre exemple représentatif de l’autisme profond des habitants de cette grande ville du nord où le superficiel et le manque d’engagement règnent sans pareil sur les relations humaines : « Ah si tard ? Ah mais je n’y arriverai pas je dois travailler jusque tard aujourd’hui ». Réponse souhaitée et bien évidemment non envoyée : « Tard ? Parce que tu fais la fête le weekend de 21h à 23h toi ? (Connasse aussi) ». Bref, ca allait encore se finir à deux avec « Küken », soit poussin en VO, qui est certes un peu beaucoup silencieux, mais presque toujours partant du haut de ses 21 printemps, d’où son surnom.

Le début de la soirée était calme. Piste déserte, comme toujours au Molotow aux alentours de minuit et gens qui boivent des bières tranquillement sur les chaises longues de la cour intérieure. Ce soir-là un DJ posté dans la petite cabane de la cour passait des trucs indies sympas. J’ai même reconnu « Sur la plage » de La Femme et m’en suis vantée auprès de Küken dans un élan un peu con de chauvinisme, comme à chaque fois que je reconnais un groupe français en club. Il faisait 10 degrés à tout casser et pour mon pote du Schleswig-Holstein, la température était chaude. Des gonzesses déjà joyeuses après quelques bières (oui ici l’un ne va jamais sans l’autre, le balai dans le cul que les Allemands doivent supporter toute la semaine ne se retire pas tout seul à l’eau gazeuse) commencent à bien s’amuser entre elles et dansent dans la cour. Oh mon Dieu ! Une soirée entourée de poules en pleine « soirées filles » ! Quelle horreur. Et puis tout à coup mes pieds étaient trop gelés pour que je souhaite poursuivre ce moment détente à l'extérieur. Alors avec Küken nous décidons conjointement de finir nos bières à l’intérieur. Dans un (bref) premier temps,  nous ne faisons pas trop attention à la musique et constatons avec satisfaction que la piste s'était pas mal remplie. Nous nous posons sur les canapés dans un coin et poursuivons la soirée pendant quelques instants en mode relax, mais cette fois en silence puisqu'on s'entendait plus. Quand tout à coup je regarde Küken en souriant et lui dis que c'est quand même trop bien. Et là j'ai vu à son sourire que notre jeune homme d'habitude si introverti était plus qu'agréablement surpris. Alors nous nous sommes levés...


...pour ne presque plus jamais nous rassoir, ni même aller aux toilettes. De toutes façons, elles sont dégueulasses au Molotow. Il faut y aller dès le début de soirée (et encore elles sont déjà à la limite du supportable) ou plus jamais. Les titres s'enchaînent, les uns sur les autres, parfaitement mixés comme s'ils avaient été composés par consentement mutuel pour pouvoir être mixés ensuite. La foule est compacte, mais suffisamment espacée pour que chacun puisse bien se déchaîner sur un tel talent. Alors que les corps des clients des clubs voisins de St. Pauli bougent en position debout pour accompagner l'alcool qui les pénètre, eux se font accompagner par un peu l'acool pour mieux se laisser pénétrer par la musique. Que ce soit pendant ou une semaine après, aucune idée de l'heure à laquelle tout a commencé et donc de la durée de cette transpiration intense et (presque) ininterrompue, tout simplement parce que des moments aussi exceptionnels se vivent hors du temps. Le jeune DJ encore à peine connu dans le Nord de l'Allemagne vit son truc du début jusqu'à la fin et le transmet à la petite foule. Elle ne s'arrête de danser que pour quelques secondes de récupération sur le canapé ou pour un bref passage au bar. Elle sourit en fermant les yeux, elle ne drague ni ne se torche et encore moins se drogue. Elle n'est pas venue pour ça, le son est parfait et le kiff qu'il engendre se suffit à lui-même. Hip-hop allemand ou américain, funk et rock indé, French touch et RnB : tout est si parfait. Je n'ai moi-même, pourtant assez grosse fêtarde depuis une bonne dizaine d'années, jamais autant transpiré et aimé une set-list.

Comme toutes les bonnes choses ont une fin et que bizarrement Küken et moi nous rendons compte que ça doit faire un moment qu'on est là et que la salle se vide (très) légèrement, nous sortons, en eau. Et là, BIM ! La lumière du jour nous aveugle et nous pouvons à peine ouvrir les yeux. Putain mais quelle heure il est ? 4:30...
Alors pour tous les crétins occidentaux éternels insatisfaits comme moi en quête aussi vaine que perpétuelle du bonheur, foutez-vous bien ça dans le crâne même si je sais que vous le savez : il n'existe pas. Il n'y a que des moments de bonheur qui ne sont donc par définition PAS des moments de bonheur, mais de joie. Ces moments n'arrivent jamais si vous cherchez à les provoquer et surtout si vous y pensez. En revanche, ils vous tombent sur la gueule là où vous êtes bien "dégoûtés" (pas malheureux, puisque le malheur n'existe pas non plus, cf. deux lignes plus haut pour les étourdis). Et attention, quand ils arrivent, ils vous transportent dans un autre espace-temps et finissent inévitablement par vous reposer là où ils vous ont pris, mais pas tout à fait dans le même état car ils vous laissent le bien le plus précieux d'une vie humaine : un bon souvenir.

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