Ca y est. Ce weekend passé à lire allongé dans l’herbe n’était que le
dernier soubresaut d’un « été » révolu. Comme chaque année, il est
décidément parti trop vite, n’a laissé entrevoir la chaleur réconfortante de
son soleil qu’entre deux averses et seules les longues soirées douces et sèches
rappelaient sa présence aux habitants de cette ville du nord de l’Europe.
Ca y est. Les trottoirs sont recouverts d’un tapis glissant de feuilles
mortes humides, cachant parfois sournoisement des productions canines. Le chat
de la maison sort de moins en moins et préfère passer ses quelques heures
éveillées de la nuit à manger ses croquettes, ou encore à se désaltérer en
trempant sa patte dans le grand verre d’eau oublié par son maître sur la table
de chevet. Il observe plus les oiseaux de l’intérieur qu’il ne les chasse à l’extérieur
comme il le faisait pourtant il y a quelques jours à peine.
Ca y est. La veille a sonné le dernier repas en famille pris dans le
jardin. Précédé d’un apéritif convivial avec glaçons rendus obligatoires par
les convenances et non par les températures, il faisait partie des classiques
de la belle saison et son souvenir se teinte désormais de mélancolie à mesure
que les soirées s’assombrissent.
Ca y est. Les étudiants ont tous repris le chemin de la fac et la nouvelle
année scolaire des enfants est bien entamée, apportant son lot de devoirs et de
nouveaux professeurs rarement justes et compétents, mais avec lesquels il
faudra bien traiter jusqu’au 30 juin.
Ca y est. Bientôt il faudra allumer les lumières du bureau à 15 heures et
enfiler de trop nombreuses couches de vêtements chaque matin. Les commerçants
rangeront leurs citrouilles pour mettre des calendriers de l’Avant en vitrine et
les sempiternels sapins de Noel envahiront les rues pour faire briller de leur gaieté
factice ces villes plongées dans l’interminable hiver.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire