vendredi 30 juin 2023

Colombey les Deux Églises et le Cul du Cerf

Pour information, je suis haut-marnaise. Le slogan du 52, c’est « La vie est ici ». Mouais…la vie des bovins peut-être, la vie humaine un peu moins. C'est pourquoi le général de Gaulle aimait tant se ressourcer à la Boisserie, dans le petit village de Colombey les Deux Églises. Lui qui, sans mauvais jeu de mot, voulait la paix, il était servi. Cet homme si sobre – pour ne pas dire austère –



préférait le calme de Colombey aux dorures de l’Élysée et à l’agitation parisienne. Pour la petite anecdote - merci la visite guidée de la Boisserie ! -, il détestait être dérangé. Ainsi il enfermait sous le plancher ce terrible objet qu'on appelle téléphone, car « on ne sonne pas le général de Gaulle » (fière de lui ressembler sur ce point, d’ailleurs). 

À vrai dire, le choix de cet emplacement était d’abord stratégique : la commune de Colombey-les-Deux-Églises - ancienne orthographe - se trouvait entre Paris et ses garnisons de l’Est et du Nord. Ajoutez à cela le prix très bas et accessible de cette résidence pour un jeune officier, et vous avez trois raisons qui expliquent ce lien si fort entre de Gaulle et Colombey.


A la limite du département de l’Aube, le village domine le Barrois champenois. La photo a été prise en août 2022, en pleine sécheresse.

Des deux églises, il n’en reste plus qu’une depuis la Révolution française.


Vue du jardin de la Boisserie, toujours en partie habitée par les descendants du général. Le musée est ouvert au public et la Boisserie appartient à l’amiral Philippe de Gaulle.

Entrée du Mémorial Charles de Gaulle.

La fameuse Croix de Lorraine, symbole de la résistance française…qui n’est donc PAS située en Lorraine !


Et en revenant dans le village de ma mère - à plus d’une heure de route tout de même !-, j’ai fait un petit arrêt sur ce lieu insolite de mon enfance. Tous les enfants des villages alentours connaissent très bien le Cul du Cerf. On y allait à vélo en été et faisait des batailles d’eau au creux de ce cirque d’érosion formé par la résurgence de la Manoise.



Les photos ne rendent pas assez bien le caractère impressionnant du site. J’ose à peine le recommander tant il est difficile d’accès – route pourrie qui traverse un sous-bois et limitée à 40 km/h à cause de l’abondance du gibier. Et d’une manière générale, j’ose à peine recommander la Haute-Marne tant elle est isolée. Mais bon, entre ça et le Chien à plumes, nous ne sommes pas si mal lotis, et on pourrait presque dire que la vie est ici.


jeudi 29 juin 2023

Festival du Chien à plumes 2022

Créé en 1997 pour redynamiser le sud de la Haute-Marne, ce festival – à l’origine ! – de reggae a lieu tous les ans au mois d’août. Il est situé à Villegusien-le-Lac, au sud de la jolie ville de Langres qui, je l’espère, fera l’objet d’une prochaine chronique. Imaginez bien qu’avec une situation géographique pareille, on a croisé pas mal de connaissances dijonnaises.

Pour vous donner une idée de l’ADN de ce festival, le groupe Tryo en est un habitué. Il était présent lors de cette édition 2022, mais le lendemain de notre passage. Peu importe, ce n’est pas notre came de fou – surtout les derniers albums – et nous avons vu de super concerts le samedi soir. Fort heureusement, la programmation a eu le temps de se diversifier depuis 1997 et ce soir-là, ça allait de la chanson française à l’électro en passant par le rock et la trance tribale de ma plus belle découverte de la soirée. Mais qui est-ce ?? Suspense.


Minute gastronomique : voici les tulipes. Pour faire vite, vous choisissez ce que vous voulez dedans, mais surtout vous mangez la croûte à la fin. Bon et consistant !


En fin d’aprem, le groupe local Alambig



offrait l’un de leurs derniers concerts avant séparation. Leur mélange de reggae/pop/soul était plutôt sympathique pour une entrée en matière, et j’ai beaucoup aimé l’énergie de la chanteuse.


Aperçu de la faune qui déambule sur un site dévasté par la sécheresse record de l’été 2022. Entre poussière et chaleur, c’était un festoche somme toute plutôt traditionnel.


Puis ce fut au tour d’Hubert-Félix Thiéfaine, la tête d’affiche de ce samedi. Bon, c’est très chanson française et le répertoire de cette gloire locale ne m’a pas séduite.

Ensuite, ça commence à devenir intéressant, puisque le super groupe Deluxe met une bête d’ambiance avec ses nombreux musiciens sur scène et sa musique aux influences multiples – pop, funk, hip-hop, électro, soul, etc.



Vient alors le concert que j’ai préféré : Salut c’est cool. Bon alors il faut être « dedans » – comprenez ce que vous voulez – afin d’apprécier pleinement. Avec leur style geek, barré, hipster, cracra, moche, leur boom boom a quand même fait exploser la foule pendant TOUT le show. Au top.



Et on termine ce samedi soir – enfin dimanche matin – par la fameuse découverte annoncée plus haut. Il s’agit des excellents La P’tite fumée avec leur trance tribale. Malheureusement, nous étions au bar et avons donc loupé une bonne partie du concert. Je guette régulièrement le retour de ce coup de cœur dans la région, en vain. Hâte de les (re)voir. Leur passage en dernier et sur une scène secondaire est par ailleurs inadmissible, cher Chien…



Le lendemain après-midi, petit moment de chill au lac de la Vingeanne avec l’ami Pégase que je vous ai présenté depuis Grosbois. Un festival au bord d’un lac, ça a quand même plus de gueule ! Parce que les étés haut-marnais sont caniculaires, mais mon Dieu que ca valait le coup de braver la chaleur. On remet ça en 2023 ? Affaire à suivre…


Les apéros de la Tour : un incontournable à Dijon

Comme vous le savez, je suis amoureuse de Dijon ; la preuve ici. Et les apéritifs de la Tour sont un incontournable des longues et chaudes soirées d’été dijonnaises. L’appellation parle d’elle-même : en petit groupe mené par un guide, vous grimpez les marches de la Tour Philippe le Bon – symbole du pouvoir et de l’étendue du duché de Bourgogne à son apogée, au XVIe siècle. L’ascension dans les vieilles pierres est aussi rafraîchissante qu’intéressante et ne parlons pas de l’arrivée en haut de la Tour. Au-delà des spécialités bourguignonnes qui vous y attendent – vin dont la réputation n’est plus à faire, pâté persillé que je déteste mais bon, gougères –,



le panorama sur la cité des ducs est exceptionnel. Tout cela pour une vingtaine d’euros.

J’ai participé à cette activité touristique avec une copine dijonnaise « de souche » et je peux vous assurer que redécouvrir sa ville d’en haut est encore plus jouissif que pour des gens de passage. Les lieux connus, parcourus des milliers de fois prennent une tout autre dimension avec ce changement de perspective.


Le beau demi-cercle de place de la Libération, au pied de la Tour et en face du Palais des Ducs. Coupole de l’église Sainte-Anne.


Une partie du palais des ducs, place du Théâtre et église Saint-Michel.


Clocher de la sublime Notre-Dame de Dijon, connue pour sa façade occidentale avec ses nombreuses gargouilles.

Hôtel de Vogüé avec sa toiture en tuiles vernissées de Bourgogne. Tour Saint-Nicolas. Seul vestige de l’église Saint-Nicolas, elle date du XVe siècle.

Dijon est surnommée la ville aux 100 clochers. Vers la gauche, la cathédrale Sainte-Bénigne. Tout à gauche, l’église désaffectée Saint-Jean de Dijon qui héberge le Théâtre Dijon-Bourgogne.

Un Pégase au réservoir de Grosbois

Il est à mon pote, mais j’en ai bien profité.


Après le lac de Panthier, continuons à explorer les lieux de baignade sympathiques en Côte d’Or. L'été dernier, je me suis donc rendue dans un autre lac très prisé par les Dijonnais : le réservoir de Grosbois. 



Tristement célèbre pour ses décès d’adolescents – ces derniers adorent sauter du barrage et ignorent malheureusement le risque élevé d’impact contre les rebords de la construction sous l’eau -, cet endroit n’en est pas moins devenu mon lieu de baignade favori en Côte d’Or. 



L'environnement est toute beauté, 



la couleur de l’eau magnifique, et celle-ci est étonnamment chaude. Bref, à 40 minutes de Dijon seulement, nous n’avons pas boudé notre plaisir. Un conseil si vous êtes en Côte d’Or et véhiculé : oubliez Arc-sur-Tille et l’horrible lac Kir, foncez à Grosbois-en-Montagne !


Petit test acoustique en rentrant dans le tunnel de la LiNo.

mercredi 28 juin 2023

Abbaye de Fontenay

 Si vous tapez « incontournables en Bourgogne » ou « tourisme Bourgogne » sur Google, vous tomberez rapidement sur l’abbaye de Fontenay – classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. J’ai donc pris ma petite voiture afin de découvrir cet endroit dont la beauté et l’importance historique étaient soulignées un peu partout. Située à 1h30 de très mauvaise route au nord-est de Dijon, non loin de l’Yonne, cette abbaye côte dorienne est très clairement perdue au milieu de nulle part. Si j’avais su, je me serais préparée psychologiquement à rouler pendant environ 1h sans croiser âme qui vive. Car on est rapidement sorti de l’agglomération dijonnaise. Et même si je viens de la diagonale du vide, j’ai vécu plus longtemps dans des grandes métropoles qu’à la campagne. Ceci étant dit, on se sent divinement bien en sortant de la bagnole.

L’apaisement vous envahit, et après tout, il est normal que l’abbaye de Fontenay ait été construite dans un endroit aussi reculé. Fondée en 1118 par saint Bernard de Clairvaux, elle est l’abbaye cistercienne la plus ancienne conservée à ce jour !


Or les cisterciens vivaient selon la tradition de saint Benoît (VIe siècle), laquelle prônait l’autarcie et l’ascèse.


Bâtiment de la forge.


De gauche à droite : le pigeonnier, l’église Abbatiale et l’enfermerie. Cette dernière abritait-elle une prison ou un lieu de conservation des biens les plus précieux de l’abbaye ? La question n’a pas été tranchée.

Une petite balade dans les jardins en arrivant pour s’imprégner du calme absolu des lieux.


Avant la construction de l’abbaye, les premiers moines ont dû assainir le terrain inondé par les eaux. Fontenay vient du latin Fontanetum, « qui nage sur les sources ». Ici, dérivation du ruisseau de Fontenay.


Logement des abbés commendataires. On voit bien à son architecture que ce bâtiment a été construit des siècles plus tard. Il date de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les nouveaux abbés nommés par le roi – selon le régime de la commende – y habitaient.


Les beaux jardins, épurés et élégants.


Le cloître : cœur du monastère et comme souvent, le plus bel endroit du site.


L’une des quelques pierres tombales du sanctuaire de l’église de Fontenay.


Ancien retable qui ornait sans doute l’autel.

Escalier menant au dortoir. Comme le voulait saint Bernard, les chapiteaux sont de la plus grande sobriété pour que rien ne vienne détourner les moines de la prière.


Statue de Notre-Dame de Fontenay. Derrière elle, la « porte des morts » donne sur l’ancien cimetière des moines.


La forge de plus près, ma partie préférée de la visite.


Meilleure prise de vue du jardin et de la perfection de sa taille.


De gauche à droite : la porterie et l’hôtellerie (qui appartiennent aujourd’hui à des propriétaires privés et ne sont pas ouverts à la visite), la boulangerie et la chapelle des étrangers (grand bâtiment à droite où les étrangers stationnaient car ils n’avaient pas le droit de pénétrer dans le reste du site).


Voilà pourquoi j’ai tant apprécié la forge. Construite en 1220, elle a été la première usine métallurgique d’Europe, car les moines forgerons de Fontenay ont inventé le martinet (grand marteau hydraulique)…la technologie à l’origine de la production industrielle de fer partout ailleurs !


Reconstitution de la forge.


Le voici : le martinet. Les minerais de fer étaient extraits dans les galeries d’une colline autour du monastère.


La roue permettant d’actionner le martinet qui battait le fer.


Autre vue du mécanisme.


Le dortoir des moines (cf. l’escalier vu précédemment). Magnifique charpente en chêne datant de la deuxième moitié du XVe siècle. Toujours selon les préceptes de saint Benoît, tous les moines dormaient dans cette même pièce et sur de simples paillasses séparées par des cloisons basses.


Petit tour dans l’ancienne boulangerie juste avant la sortie. Reconstitution du four à pain.

Au revoir abbaye de Fontenay, quel bel après-midi loin du bruit et des tracas quotidiens !

mardi 27 juin 2023

Bèze

Je vous ai épargné un jeu de mot pourri dans le titre de ma chronique, même si j’avoue qu’un petit « Un après-midi de Bèze » aurait été de circonstance. Nous n’avons passé qu’une demi-journée dans ce magnifique village à 35 minutes de Dijon.

Situé près de la source de la rivière à laquelle il doit son nom, Bèze est avant tout connu pour ses grottes. Malheureusement, il est interdit de les prendre en photo. Officiellement à cause des flashs, officieusement pour vendre leurs cartes postales hors de prix à la sortie. Mais ce n’est qu’une supposition. En tout cas, la visite guidée en barque sur la rivière souterraine vaut le détour. Entre stalactites et une stalagmites, cette petite balade tout en fraîcheur sur des eaux turquoise découvertes en 1950 est un excellent moyen d’échapper à la chaleur suffocante de Dijon.

Mais il n’y a pas que les grottes à Bèze. Quand je dis que ce village est magnifique, je pèse mes mots.

Image phare de Bèze : le lavoir des sœurs accolé à la tour d’Oysel appartenant à une abbaye. Fin XVIIe.

Juin. Quand tout est en fleurs.

Nevers, la belle désertée

L’été dernier, j’ai passé quelques jours à Nevers dans le cadre d’un déplacement professionnel. Le trajet en train – si on peut appeler cela un train – pour s’y rendre en traversant la région Bourgogne est particulièrement désagréable. Dans l’esprit de Magny-Cours, ça serpente, ça secoue, et on est bien content de ne pas se taper la route en voiture. On sent déjà que le coin est paumé. Certes, il faut bien découper les régions administratives françaises à un endroit, mais à Nevers, on lit Le Journal du Centre et on s’intéresse plus à Bourges qu’à Dijon. Et comme l’ancienne région Centre réussit cet exploit d’être encore moins peuplée que la Bourgogne…on sent qu’on va bien déprimer.

Et bien vous savez quoi ? La réalité rattrape toujours notre imagination. Car une fois arrivée au centre-ville et bien installée dans mon hôtel pourri, j’ai eu envie de me balader le soir - c’est-à-dire à 18h30. Or les rues ne sont fréquentées que par des clochards et on évite donc de s’attarder seule malgré la beauté des vieilles pierres aperçues.

 

Porte du Croux, sans doute l’un des monuments les plus emblématiques de Nevers.


Avant Porte du Croux.

Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte.

Palais Ducal.

Les bords de Loire, eux aussi bien tristes. À quelques minutes du centre-ville, on aurait pu s’attendre à y trouver au moins une petite guinguette…

Pont de Loire.

Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de visiter le moindre monument nivernais, car, je le rappelle, il s’agissait d’un passage express pour raisons professionnelles. Les photos ont donc été prises le soir après mes journées de travail. Heureusement que ma mission s’est déroulée au mois de juin !

Sur les conseils d’un Nivernais avec qui j’ai travaillé pendant ces quelques jours et peu avare d’anecdotes croustillantes sur Pierre Bérégovoy – visiblement un type en or ! –, la première chose à voir dans la belle désertée est l’Espace Bernadette. Dans l’ancien couvent où Bernadette Soubirous a terminé sa vie en tant que religieuse, vous pourrez admirer le corps intact de la sainte.

Pas vu, dommage. Mais si, comme les touristes du monde entier qui se rendent à Nevers, vous faîtes un petit coucou à Bernadette et – dans un tout autre registre – passez à Magny-Cours, vous êtes bien. 

samedi 17 juin 2023

Bordeaux m'a saoulée

Je n’aime pas être saoule et le titre annonce bel et bien un article à charge. Pourtant, mon passage dans l’autre capitale du vin était un choix. Revenue en France depuis un peu plus d’un an, je souhaitais découvrir les nombreuses régions – la plupart, d’ailleurs ! – où je n’avais encore jamais mis les pieds. J’en ai profité pour réserver une place au célèbre Théâtre Femina pour aller voir Une Vie, avec Clémentine Célarié. Une comédienne que j’apprécie beaucoup dans un seule en scène adapté de l’un de mes romans favoris, et une ville qui a très bonne réputation – si les Parisiens l’ont envahie, c’est forcément parce qu’elle a des atouts – tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon séjour. Et pourtant, ô malheureuse !

Tout a commencé par l’annulation de la représentation, premier signe d’un destin qui n’a fait que s’acharner contre moi dans l’optique de me faire détester Bordeaux. Après ce véritable coup de massue – et pour information, la pièce n’est plus jouée, même à Paris –, j’y vais quand même. De toute façon, le AirBnB était déjà payé. Un malheur n'arrivant jamais seul, j'ai raté mon premier TGV pour Paris. Arrivée vers 21h à la gare Saint-Jean un samedi soir, je me dirige vers mon logement situé à une dizaine de minutes à pied. Le quartier est désert à cette heure pourtant non tardive, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que de nombreuses rues n’étaient pas éclairées. Merci au maire écolo, c’est toujours sympa de privilégier l’idéologie au concret et à la sécurité des citoyen.ne.s. Et même en évitant ces rues sombres, je manque de me faire agresser par un toxico qui voulait soi-disant du feu. Bref, on se dit que lorsque les choses commencent si mal, elles ne peuvent que s’arranger. Bien sûr que non !

Le lendemain, je décide de visiter le grand classique de la région : la dune du Pilat. Nous sommes en février, saison basse, ça caille mais tant qu’il ne pleut pas et qu’on n’est pas noyé dans une foule de touristes, ça me va. 40 minutes de train pour Arcachon, puis j’attends le bus qui dessert le site. Un gars des transports arrive et nous lance un « Mesdames, Messieurs, juste pour éviter de vous faire perdre votre temps, le bus il passera pas, y a pas de bus le dimanche ». Allez…Évidemment, les agences de location de voiture sont toutes fermées le dimanche aussi. Mais quel enchantement, cette escapade ! J’aurais dû mieux organiser mon voyage, certes, mais enfin, pardonnez-moi de ne pas avoir imaginé que des bus ne circuleraient pas le dimanche…Et à ma décharge, j’étais loin d’être la seule à qui ça n’a même pas traversé l’esprit. Bon ben, tant qu’on est là, profitons d’Arcachon. Direction la plage.

Quand le ciel était encore bien dégagé.

Alors, c’est joli comme tout, c’est chic et l’air marin fait du bien. Mais comme le vent fouette un peu le visage et que le soleil se cache plus qu’il ne brille, ce ne sera pas une journée plage hein. Grimpons jusqu’à la Ville d’Hiver, ce magnifique quartier de villas. Il y en a pour tous les goûts et les amateurs d’architecture et de luxe seront ravis. Et pour un joli point de vue avant de rentrer à Bordeaux, je recommande de terminer par le parc Mauresque, autre havre de paix non loin de la Ville d’Hiver, et enfin par l’Observatoire Saint-Cécile avec

un joli panorama sur le bassin d’Arcachon et la Ville d’Été – en gros, le centre-ville/front de mer.

Sur ce, me voilà forcée par la pluie de rejoindre la gare plus tôt que prévu.

Bordeaux, il est temps de te visiter, car c’est déjà – ou plutôt devrais-je dire, enfin – l’avant-dernier jour. Hmm comment dire ? Les avis sont généralement positifs quant à la beauté de la ville, mais je pense qu’ils ne sont valables que par beau temps. Sinon bah c’est pas ouf. Et pour une latitude en apparence bien plus favorable que celle de ma Bourgogne – les « sudistes » savent toujours bien vous rappeler que vous venez du Pôle Nord à leur yeux – j’ai trouvé Bordeaux bien froide et pluvieuse. Sinon, j’ai un ressenti un peu particulier : Bordeaux me fait penser à Dijon. Beaucoup de vieille pierre blonde…le charme d’une petite ville comme Dijon en moins ! Ne me remerciez pas pour cette expertise architecturale et historique.

Porte Cailhau (ça vaut pas la Porte de la Craffe de Nancy, mais bon).

Porte d’Aquitaine ou le seul cliché de Bordeaux avec une lumière flatteuse.


Gros plan sur le Monument aux Girondins sur la place des Quinconces.


Place de la Bourse avec le célèbre miroir d’eau…pas en service l’hiver. Donc t’as le choix entre « bondé de monde » ou « sans intérêt » quoi.


Quai Louis XVIII.


Dernier jour : le moment tant attendu du départ approche. Grosse flotte oblige, il me faut opter pour une activité d’intérieur. Sans hésitation, je me tourne vers la Cité du Vin. J’ai adoré cette visite extrêmement interactive et n’ai pas vu les heures filer. Et pourtant, je n’ai aucune appétence pour l’œnologie. Situé à Bacalan, le nouveau quartier des Bassins à flots, le bâtiment de la Cité du Vin possède une architecture absolument géniale.

Cet édifice en forme de cep de vigne noueux est censé rappeler la dimension mouvante du vin et de la Garonne à ses pieds.


Et c’est aussi impressionnant à l’intérieur. On se sent tellement bien dans ce bâtiment : le contenant est à la hauteur du contenu de l’exposition.

Dernière partie de la visite, et sans doute la plus jolie : le chaï.


Bref, mis à part cette très belle découverte, vous aurez compris que Bordeaux m’a saoulée. Gens globalement antipathiques – j’ai oublié de le dire, tiens – et climat humide, je ne retournerai dans cette ville que si mon métier m’y oblige ou encore si une occasion en or se présentait. Dans ce cas précis, il faudrait au minimum que les transports et le logement soient inclus. Il manquerait plus que je paye pour retourner à l’autre bout de la France !

Ceci étant dit, mon éternel optimisme remporte toujours la partie, et je terminerai sur une délicieuse note :

j’ai nommé les cannelés de Baillardran.