samedi 17 juin 2023

Bordeaux m'a saoulée

Je n’aime pas être saoule et le titre annonce bel et bien un article à charge. Pourtant, mon passage dans l’autre capitale du vin était un choix. Revenue en France depuis un peu plus d’un an, je souhaitais découvrir les nombreuses régions – la plupart, d’ailleurs ! – où je n’avais encore jamais mis les pieds. J’en ai profité pour réserver une place au célèbre Théâtre Femina pour aller voir Une Vie, avec Clémentine Célarié. Une comédienne que j’apprécie beaucoup dans un seule en scène adapté de l’un de mes romans favoris, et une ville qui a très bonne réputation – si les Parisiens l’ont envahie, c’est forcément parce qu’elle a des atouts – tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon séjour. Et pourtant, ô malheureuse !

Tout a commencé par l’annulation de la représentation, premier signe d’un destin qui n’a fait que s’acharner contre moi dans l’optique de me faire détester Bordeaux. Après ce véritable coup de massue – et pour information, la pièce n’est plus jouée, même à Paris –, j’y vais quand même. De toute façon, le AirBnB était déjà payé. Un malheur n'arrivant jamais seul, j'ai raté mon premier TGV pour Paris. Arrivée vers 21h à la gare Saint-Jean un samedi soir, je me dirige vers mon logement situé à une dizaine de minutes à pied. Le quartier est désert à cette heure pourtant non tardive, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que de nombreuses rues n’étaient pas éclairées. Merci au maire écolo, c’est toujours sympa de privilégier l’idéologie au concret et à la sécurité des citoyen.ne.s. Et même en évitant ces rues sombres, je manque de me faire agresser par un toxico qui voulait soi-disant du feu. Bref, on se dit que lorsque les choses commencent si mal, elles ne peuvent que s’arranger. Bien sûr que non !

Le lendemain, je décide de visiter le grand classique de la région : la dune du Pilat. Nous sommes en février, saison basse, ça caille mais tant qu’il ne pleut pas et qu’on n’est pas noyé dans une foule de touristes, ça me va. 40 minutes de train pour Arcachon, puis j’attends le bus qui dessert le site. Un gars des transports arrive et nous lance un « Mesdames, Messieurs, juste pour éviter de vous faire perdre votre temps, le bus il passera pas, y a pas de bus le dimanche ». Allez…Évidemment, les agences de location de voiture sont toutes fermées le dimanche aussi. Mais quel enchantement, cette escapade ! J’aurais dû mieux organiser mon voyage, certes, mais enfin, pardonnez-moi de ne pas avoir imaginé que des bus ne circuleraient pas le dimanche…Et à ma décharge, j’étais loin d’être la seule à qui ça n’a même pas traversé l’esprit. Bon ben, tant qu’on est là, profitons d’Arcachon. Direction la plage.

Quand le ciel était encore bien dégagé.

Alors, c’est joli comme tout, c’est chic et l’air marin fait du bien. Mais comme le vent fouette un peu le visage et que le soleil se cache plus qu’il ne brille, ce ne sera pas une journée plage hein. Grimpons jusqu’à la Ville d’Hiver, ce magnifique quartier de villas. Il y en a pour tous les goûts et les amateurs d’architecture et de luxe seront ravis. Et pour un joli point de vue avant de rentrer à Bordeaux, je recommande de terminer par le parc Mauresque, autre havre de paix non loin de la Ville d’Hiver, et enfin par l’Observatoire Saint-Cécile avec

un joli panorama sur le bassin d’Arcachon et la Ville d’Été – en gros, le centre-ville/front de mer.

Sur ce, me voilà forcée par la pluie de rejoindre la gare plus tôt que prévu.

Bordeaux, il est temps de te visiter, car c’est déjà – ou plutôt devrais-je dire, enfin – l’avant-dernier jour. Hmm comment dire ? Les avis sont généralement positifs quant à la beauté de la ville, mais je pense qu’ils ne sont valables que par beau temps. Sinon bah c’est pas ouf. Et pour une latitude en apparence bien plus favorable que celle de ma Bourgogne – les « sudistes » savent toujours bien vous rappeler que vous venez du Pôle Nord à leur yeux – j’ai trouvé Bordeaux bien froide et pluvieuse. Sinon, j’ai un ressenti un peu particulier : Bordeaux me fait penser à Dijon. Beaucoup de vieille pierre blonde…le charme d’une petite ville comme Dijon en moins ! Ne me remerciez pas pour cette expertise architecturale et historique.

Porte Cailhau (ça vaut pas la Porte de la Craffe de Nancy, mais bon).

Porte d’Aquitaine ou le seul cliché de Bordeaux avec une lumière flatteuse.


Gros plan sur le Monument aux Girondins sur la place des Quinconces.


Place de la Bourse avec le célèbre miroir d’eau…pas en service l’hiver. Donc t’as le choix entre « bondé de monde » ou « sans intérêt » quoi.


Quai Louis XVIII.


Dernier jour : le moment tant attendu du départ approche. Grosse flotte oblige, il me faut opter pour une activité d’intérieur. Sans hésitation, je me tourne vers la Cité du Vin. J’ai adoré cette visite extrêmement interactive et n’ai pas vu les heures filer. Et pourtant, je n’ai aucune appétence pour l’œnologie. Situé à Bacalan, le nouveau quartier des Bassins à flots, le bâtiment de la Cité du Vin possède une architecture absolument géniale.

Cet édifice en forme de cep de vigne noueux est censé rappeler la dimension mouvante du vin et de la Garonne à ses pieds.


Et c’est aussi impressionnant à l’intérieur. On se sent tellement bien dans ce bâtiment : le contenant est à la hauteur du contenu de l’exposition.

Dernière partie de la visite, et sans doute la plus jolie : le chaï.


Bref, mis à part cette très belle découverte, vous aurez compris que Bordeaux m’a saoulée. Gens globalement antipathiques – j’ai oublié de le dire, tiens – et climat humide, je ne retournerai dans cette ville que si mon métier m’y oblige ou encore si une occasion en or se présentait. Dans ce cas précis, il faudrait au minimum que les transports et le logement soient inclus. Il manquerait plus que je paye pour retourner à l’autre bout de la France !

Ceci étant dit, mon éternel optimisme remporte toujours la partie, et je terminerai sur une délicieuse note :

j’ai nommé les cannelés de Baillardran.

2 commentaires:

  1. Tout de même, Bordeaux, que j'ai à peine vu, il y a bien longtemps, j'aimerais bien revoir. Je ne la connais qu'à travers Montaigne o;) et... Un roman autobiographique de Besson... Et des haïkus lus, il y a quelque temps déjà, d'un Bordelais, probablement prof de français, qui mettait ses voyages en tram en Haïkus (puis en textes plus longs, très drôles), mais je ne me rappelle plus son nom ................ Et les cannelés, mmmium.

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    1. Est-ce que les cannelés, aussi délicieux soient-ils, suffisent à rentabiliser le déplacement ? J'en doute :)

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