Je n’aime pas être saoule et le titre annonce
bel et bien un article à charge. Pourtant, mon passage dans l’autre capitale du
vin était un choix. Revenue en France depuis un peu plus d’un an, je souhaitais
découvrir les nombreuses régions – la plupart, d’ailleurs ! – où je n’avais
encore jamais mis les pieds. J’en ai profité pour réserver une place au célèbre
Théâtre Femina pour aller voir Une Vie, avec Clémentine Célarié. Une comédienne
que j’apprécie beaucoup dans un seule en scène adapté de l’un de mes romans favoris, et une ville qui a très bonne réputation –
si les Parisiens l’ont envahie, c’est forcément parce qu’elle a des atouts –
tous les ingrédients étaient réunis pour passer un bon séjour. Et pourtant, ô
malheureuse !
Tout a commencé par l’annulation de la
représentation, premier signe d’un destin qui n’a fait que s’acharner contre
moi dans l’optique de me faire détester Bordeaux. Après ce véritable coup de
massue – et pour information, la pièce n’est plus jouée, même à Paris –,
j’y vais quand même. De toute façon, le AirBnB était déjà payé. Un malheur n'arrivant jamais seul, j'ai raté mon premier TGV pour Paris. Arrivée vers
21h à la gare Saint-Jean un samedi soir, je me dirige vers mon logement situé à
une dizaine de minutes à pied. Le quartier est désert à cette heure pourtant
non tardive, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que de nombreuses
rues n’étaient pas éclairées. Merci au maire écolo, c’est toujours sympa de
privilégier l’idéologie au concret et à la sécurité des citoyen.ne.s. Et même
en évitant ces rues sombres, je manque de me faire agresser par un toxico qui
voulait soi-disant du feu. Bref, on se dit que lorsque les choses commencent si
mal, elles ne peuvent que s’arranger. Bien sûr que non !
Le lendemain, je décide de visiter le grand
classique de la région : la dune du Pilat. Nous sommes en février, saison
basse, ça caille mais tant qu’il ne pleut pas et qu’on n’est pas noyé dans une
foule de touristes, ça me va. 40 minutes de train pour Arcachon, puis j’attends
le bus qui dessert le site. Un gars des transports arrive et nous lance un « Mesdames,
Messieurs, juste pour éviter de vous faire perdre votre temps, le bus il
passera pas, y a pas de bus le dimanche ». Allez…Évidemment, les agences
de location de voiture sont toutes fermées le dimanche aussi. Mais quel enchantement,
cette escapade ! J’aurais dû mieux organiser mon voyage, certes, mais
enfin, pardonnez-moi de ne pas avoir imaginé que des bus ne circuleraient pas
le dimanche…Et à ma décharge, j’étais loin d’être la seule à qui ça n’a même
pas traversé l’esprit. Bon ben, tant qu’on est là, profitons d’Arcachon.
Direction la plage.
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Quand le ciel était encore bien dégagé. |
Alors, c’est joli comme tout, c’est chic et l’air
marin fait du bien. Mais comme le vent fouette un peu le visage et que le
soleil se cache plus qu’il ne brille, ce ne sera pas une journée plage hein.
Grimpons jusqu’à la Ville d’Hiver, ce magnifique quartier de villas. Il y en a
pour tous les goûts et les amateurs d’architecture et de luxe seront ravis. Et
pour un joli point de vue avant de rentrer à Bordeaux, je recommande de
terminer par le parc Mauresque, autre havre de paix non loin de la Ville d’Hiver,
et enfin par l’Observatoire Saint-Cécile avec
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un joli panorama sur le bassin d’Arcachon et la Ville d’Été – en gros, le centre-ville/front de mer. |
Sur ce, me voilà forcée par la pluie de
rejoindre la gare plus tôt que prévu.
Bordeaux, il est temps de te visiter, car c’est
déjà – ou plutôt devrais-je dire, enfin – l’avant-dernier jour. Hmm comment
dire ? Les avis sont généralement positifs quant à la beauté de la ville,
mais je pense qu’ils ne sont valables que par beau temps. Sinon bah c’est
pas ouf. Et pour une latitude en apparence bien plus favorable que celle de ma
Bourgogne – les « sudistes » savent toujours bien vous rappeler que
vous venez du Pôle Nord à leur yeux – j’ai trouvé Bordeaux bien froide et
pluvieuse. Sinon, j’ai un ressenti un peu particulier : Bordeaux me fait
penser à Dijon. Beaucoup de vieille pierre blonde…le charme d’une petite ville
comme Dijon en moins ! Ne me remerciez pas pour cette expertise
architecturale et historique.
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Porte Cailhau (ça vaut pas la Porte de la Craffe de Nancy, mais bon). |
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Porte d’Aquitaine
ou le seul cliché de Bordeaux avec une lumière flatteuse. |
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Gros
plan sur le Monument aux Girondins sur la place des Quinconces. |
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Place de
la Bourse avec le célèbre miroir d’eau…pas en service l’hiver. Donc t’as le
choix entre « bondé de monde » ou « sans intérêt » quoi. |
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Quai
Louis XVIII. |
Dernier jour : le moment tant attendu du
départ approche. Grosse flotte oblige, il me faut opter pour une activité d’intérieur.
Sans hésitation, je me tourne vers la Cité du Vin. J’ai adoré cette visite extrêmement
interactive et n’ai pas vu les heures filer. Et pourtant, je n’ai aucune appétence
pour l’œnologie. Situé à Bacalan, le nouveau quartier des Bassins à flots, le
bâtiment de la Cité du Vin possède une architecture absolument géniale.
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Cet
édifice en forme de cep de vigne noueux est censé rappeler la dimension
mouvante du vin et de la Garonne à ses pieds. |
Et c’est aussi impressionnant à l’intérieur.
On se sent tellement bien dans ce bâtiment : le contenant est à la hauteur
du contenu de l’exposition.
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Dernière
partie de la visite, et sans doute la plus jolie : le chaï. |
Bref, mis à part cette très belle découverte,
vous aurez compris que Bordeaux m’a saoulée. Gens globalement antipathiques – j’ai
oublié de le dire, tiens – et climat humide, je ne retournerai dans cette ville
que si mon métier m’y oblige ou encore si une occasion en or se présentait.
Dans ce cas précis, il faudrait au minimum que les transports et le logement
soient inclus. Il manquerait plus que je paye pour retourner à l’autre bout de
la France !
Ceci étant dit, mon éternel optimisme remporte
toujours la partie, et je terminerai sur une délicieuse note :
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j’ai
nommé les cannelés de Baillardran. |