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Le Paravent, Toyen, 1966. Sans doute le tableau surréaliste qui m’a le plus intriguée. Aussi attirant que repoussant, il représente l’ambivalence de la position de la femme dans les rapports de séduction : elle est à la fois soumise à la menace masculine – incarnée par les spectres qui l’entourent – et actrice de son propre désir, notamment à travers l’allégorie de la panthère et les gants sensuels. La bouche presque effrayante, ouverte dans un cri mais maquillée de rouge à lèvres, est le motif principal de cette dualité. |
Qui dit séjour à
Paris, dit musée.
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Rue de la Manutention depuis le métro Iéna, avec ce bel angle haussmannien. |
Au lendemain
pluvieux d’une soirée magique au Lollapalooza Paris 2025,
quoi de mieux que
la visite du Musée d’Art
Moderne de Paris ? Pour
la petite histoire, il est situé
avenue du Président-Wilson et
occupe l’aile est du Palais de Tokyo, tandis que l’aile ouest de
ce bâtiment – elle aussi appelée « Palais de Tokyo »
par métonymie – est un lieu dédié à la
création contemporaine.
Vous suivez ? Non ? Peu importe. Retenez que la collection
permanente du MAM contient plus de 400 œuvres et que l’entrée est
gratuite.
Ce samedi 19 juillet, j’ai eu la bonne idée d’arriver vers 12h
dans un bâtiment quasi désert. Ce n’est qu’en sortant que j’ai
aperçu une file d’attente débordant jusqu’à l’extérieur
en milieu d’après-midi. Alors oui : allez-y le plus tôt
possible ! Comme pour le musée d’Orsay – qui reste à
ce jour mon musée parisien favori – voici un retour en images sur
mes principales découvertes artistiques. Un moment exquis hors du
temps et en solitaire.
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Avec ses lignes épurés, ce bâtiment construit en 1937 est caractéristique du style Art déco. |
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« La France éternelle » de Bourdelle, au-dessus d’une plaque commémorative incluant la croix de Lorraine. |
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Bas reliefs d’Alfred Janniot. J’avoue avoir zoomé pour mettre en évidence cette espèce de Hulk aux jambes reptiliennes écartées. Dieu que je m’exprime mal, mais regardez au moins de quoi je parle ! |
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Très jolie vue sur la dame de fer depuis l’esplanade. |
Sur ce, il est temps de s’égarer à l’intérieur.
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Hommage à la génération de ma maman, celle des vrais boomers. « Sylvie (grosse tête) » de Nina Childress, 2018. |
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« Maria Ricotti dans « L’Enjôleuse » », Kees Van Dongen, 1921. Là encore, j’ai été séduite par la grâce du sujet, une actrice aussi belle que triste, et dont la posture lasse voire souffrante est soulignée par ces pétales qui tombent de la rose. |
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« Spider », Louise Bourgeois, 1995. La seule œuvre de ce musée que je connaissais. Étant arachnophobe, j’ai du mal à souscrire à l’explication donnée sur place : « Loin d’incarner une créature menaçante, l’araignée de Bourgeois apparaît comme une figure protectrice et apaisante. » J’ai d'ailleurs quitté la salle en un temps record juste après avoir pris cette photo ! |
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« Le buveur assis », Bernard Buffet, 1948. Rares sont les peintres hommes qui ont retenu mon attention, mais le style si distinctif de Bernard Buffet m’a totalement happée. Je me suis arrêtée dans un long moment de compassion absolue face à ses personnages tristes et émaciés. |
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« Nature morte au revolver », Bernard Buffet, 1948. La suite logique au « buveur assis » ? |
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« Notre-Dame de Paris », Niki de Saint Phalle, 1962. Une plasticienne que je ne connaissais que de nom. C’est glauque et saisissant, surtout quand on est peu confronté aux travaux de plasticien.nes. Seule membre féminine des « Nouveaux Réalistes », l’artiste se spécialise en quelque sorte dans les « tableaux-tirs », résultats de performances lors desquelles Niki de Saint Phalle tire avec un fusil sur des œuvres recouvertes de peinture blanche. Voilà pour la présentation. Quant à la cathédrale, cette réinterprétation très sombre et grotesque de notre monument phare est censée renvoyer à l’univers tout aussi grotesque et inquiétant du roman de Victor Hugo. Il y aurait alors également une dénonciation du contexte politique contemporain à la plasticienne. |
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