jeudi 31 juillet 2025

MAM de Paris

Le ParaventToyen, 1966. Sans doute le tableau surréaliste qui m’a le plus intriguée. Aussi attirant que repoussant, il représente l’ambivalence de la position de la femme dans les rapports de séduction : elle est à la fois soumise à la menace masculine – incarnée par les spectres qui l’entourent – et actrice de son propre désir, notamment à travers l’allégorie de la panthère et les gants sensuels. La bouche presque effrayante, ouverte dans un cri mais maquillée de rouge à lèvres, est le motif principal de cette dualité.

Qui dit séjour à Paris, dit musée.


Rue de la Manutention depuis le métro Iéna, avec ce bel angle haussmannien.

Au lendemain pluvieux d’une soirée magique au Lollapalooza Paris 2025, quoi de mieux que la visite du Musée d’Art Moderne de Paris ? Pour la petite histoire, il est situé avenue du Président-Wilson et occupe l’aile est du Palais de Tokyo, tandis que l’aile ouest de ce bâtiment – elle aussi appelée « Palais de Tokyo » par métonymie – est un lieu dédié à la création contemporaine.

Vous suivez ? Non ? Peu importe. Retenez que la collection permanente du MAM contient plus de 400 œuvres et que l’entrée est gratuite.

Ce samedi 19 juillet, j’ai eu la bonne idée d’arriver vers 12h dans un bâtiment quasi désert. Ce n’est qu’en sortant que j’ai aperçu une file d’attente débordant jusqu’à l’extérieur en milieu d’après-midi. Alors oui : allez-y le plus tôt possible ! Comme pour le musée d’Orsay – qui reste à ce jour mon musée parisien favori – voici un retour en images sur mes principales découvertes artistiques. Un moment exquis hors du temps et en solitaire.


Avec ses lignes épurés, ce bâtiment construit en 1937
est caractéristique du style Art déco.


« La France éternelle » de Bourdelle,
au-dessus d’une plaque commémorative
 incluant la croix de Lorraine.


Bas reliefs d’Alfred Janniot.
J’avoue avoir zoomé pour mettre en évidence cette espèce de Hulk
aux jambes reptiliennes écartées.
Dieu que je m’exprime mal, mais regardez au moins de quoi je parle !


Très jolie vue sur la dame de fer depuis l’esplanade.


Sur ce, il est temps de s’égarer à l’intérieur.


Hommage à la génération de ma maman, celle des vrais boomers.
« Sylvie (grosse tête) » de Nina Childress, 2018.


« Maria Ricotti dans « L’Enjôleuse » », Kees Van Dongen, 1921.
Là encore, j’ai été séduite par la grâce du sujet,
une actrice aussi belle que triste, et dont la posture lasse voire souffrante
est soulignée par ces pétales qui tombent de la rose.

« Spider », Louise Bourgeois, 1995.
La seule œuvre de ce musée que je connaissais.
Étant arachnophobe, j’ai du mal à souscrire à l’explication donnée sur place :
« Loin d’incarner une créature menaçante, l’araignée de Bourgeois
apparaît comme une figure protectrice et apaisante. »
J’ai d'ailleurs quitté la salle en un temps record juste après avoir pris cette photo !


« Le buveur assis », Bernard Buffet, 1948.
 Rares sont les peintres hommes qui ont retenu mon attention,
mais le style si distinctif de Bernard Buffet m’a totalement happée.
Je me suis arrêtée dans un long moment de compassion absolue
face à ses personnages tristes et émaciés.


« Nature morte au revolver », Bernard Buffet, 1948.
La suite logique au « buveur assis » ?


« Notre-Dame de Paris », Niki de Saint Phalle, 1962.
Une plasticienne que je ne connaissais que de nom.
C’est glauque et saisissant,
surtout quand on est peu confronté aux travaux de plasticien.nes.
Seule membre féminine des « Nouveaux Réalistes »,
l’artiste se spécialise en quelque sorte dans les « tableaux-tirs »,
résultats de performances lors desquelles Niki de Saint Phalle
tire avec un fusil sur des œuvres recouvertes de peinture blanche.
Voilà pour la présentation.
Quant à la cathédrale, cette réinterprétation
très sombre et grotesque de notre monument phare est censée renvoyer
à l’univers tout aussi grotesque et inquiétant du roman de Victor Hugo.
 Il y aurait alors également une dénonciation
du contexte politique contemporain à la plasticienne.

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