dimanche 17 septembre 2023

Torna a casa

En mars dernier, les jeunes tauliers du rock international annonçaient leur seule et unique date en France de leur Rush! World Tour. Surprise – ou pas ! – celle-ci a eu lieu dans la capitale des ducs de Lorraine, et accessoirement ma ville de cœur. Comme je les ai bêtement ratés lors de leur passage à l’Accor Arena le 13 mars 2023, je n’ai pas trop tardé à prendre ma place cette fois-ci. Hors de question de louper ces bêtes de scène en Lorraine. L’occasion était trop belle, et mes retrouvailles avec la ville de mes deux premières années d’études faisaient chaud au cœur – ou peut-être était-ce la fameuse canicule record de septembre que nous vivons ?

 

Toujours est-il que Stan m’avait terriblement manqué.

Et dire que je n’avais pas mis les pieds dans le centre-ville depuis la Saint-Nicolas…Contrairement à mon dernier pèlerinage, je ne me suis pas rendue dans mon quartier de résidence, le charmant Faubourg des Trois Maisons, mais juste avant de prendre la navette en direction du Zénith,

 

je n’ai pas pu résister à un arrêt devant ce haut lieu de l’Éducation Nationale qui a abrité les deux années les plus stimulantes de ma vie sur le plan intellectuel.


Même chose pour L’Excelsior. Cette mythique brasserie, chef d’œuvre de l’École de Nancy, accueillait traditionnellement les Saturnales des hypokhâgnes.

 

Je n’insiste pas sur la Pep, le cours Léopold, la place Carrière en plein montage du « Livre sur la Place » - que je suis bien triste de rater une année de plus ou encore - la Vieille-Ville ; il est évident que j’ai foulé ces endroits. Mais comme dirait un grand poète – Yanns dans son chef d’œuvre intitulé Clic clic pan pan : « j’sais qu’le passé c’est l’passé. »

Alors tournons-nous vers le présent et montons dans la navette direction le Zénith de Maxéville. Le parking gratuit étant de 2 500 places pour un événement Open Air avec 20 000 spectateurs attendus,  mieux valait se garer en centre-ville, vendre son deuxième rein pour payer le parking après avoir vendu le premier pour le péage et le carburant, puis rester 40 minutes dans une navette coincée au milieu des bouchons nancéiens pour se rendre sur un site tout près de la sortie d’autoroute. Oui, c’est embêtant, mais quand on parcourt plus de quatre heures de route afin de voir LE concert de l’année, on n’est plus à ça près.

Et inutile de vous dire que cela valait terriblement le coup.

Primo. Avec sa capacité de 25 000 personnes, l’amphithéâtre extérieur du Zénith de Nancy est un site exceptionnel : deuxième « salle » de spectacle de France derrière La Défense Arena, l’endroit bénéficie d’une acoustique exceptionnelle et d’une très bonne visibilité où que vous soyez. J’étais dans les gradins de droite – face à la scène – et je n’ai pas eu à me plaindre. Mais attention aux non sportifs : le chemin pour accéder au Zénith depuis les navettes est une pente caillouteuse. Car oui, le Nord de Nancy est en hauteur – le quartier chaud juste à côté de Maxéville ne s’appelle pas le Haut du Lièvre pour rien. Il faut donc faire attention à ne pas se ramasser en descendant au Zénith et gérer son cardio en sortant. Tout ça en sandales, puisqu’on prévoit rarement des chaussures de randonnée pour se rendre à un concert !

Deuxio. Les vingtenaires italiens ont été à la hauteur de leur réputation. Même chose pour leur public que je qualifierais de très jeune, très féminin et très stylé. Les fans venaient de toutes la France, et peut-être même du monde entier, puisque j’ai entendu de l’anglais américain et beaucoup d’italien autour de moi. Quel bonheur de voir ces gens faire un nombre de kilomètres indécent pour partager un moment inoubliable au nom de la musique. L’amphithéâtre était survolté, plus en forme que jamais car – particularité de Maneskin que j’apprécie énormément, surtout un mercredi soir – le groupe n’a PAS de première partie. Bien sûr que cette tradition permet de belles découvertes, mais elle peut aussi fatiguer, et entre le temps de trajet et le travail abondant avant et après cette journée de milieu de semaine, la première partie s’avérait plus que dispensable.

Les membres débarquent alors un par un aux alentours de 20h30. Cheveux coupés à ras et teints en blond platine, Damiano est plus beau que jamais. Il aurait été pile ma came il y a vingt ans et on ne peut que valider son statut de sex symbol. Les autres membres ne sont pas en reste : Ethan et son style légendaire envoient du bois derrière ses fûts et sa lonnnngue chevelure d’ébène, Vic est aussi charismatique que sexy, and last but not least, Thomas enchaîne les solos de guitare pour mieux nous convaincre que le talent n’attend pas le nombre des années.

À l’instar d’Indochine qui se sont également produits sur la scène du Nancy Open Air cette année, Maneskin transpire la générosité et la reconnaissance envers son public. Malgré leur rythme effréné de tournées et de sorties d’album, les Romains ont l’air de prendre leur pied sur scène et multiplient d’ailleurs les bains de foule. Ici, le grand – dans tous les sens du terme – Thomas sort du bain.

 


Pendant tout le concert, le jeune groupe a enchaîné les tubes, tels que I Wanna Be Your Slave.



Fort heureusement, la setlist ne manquait pas de chansons en italien, reprises en cœur par les nombreux compatriotes présents ce soir-là.



Parmi les moments les plus marquants du concert, j’en citerai trois, chacun dans une catégorie différente. Dans la catégorie humoristique, il y avait la glissade arrière de lunettes de Damiano en plein début de Beggin soldée par un très spontané – et joliment erroné sur le plan linguistique – « F** my glass ». Dans la catégorie émotion, cette reprise a capella de Formidable de Stromae par Damiano pour rendre hommage à son public français a permis au chanteur de montrer pour la énième fois qu’il avait une voix aussi sublime que son visage.

 


Le public avait prévu des petites lumières aux couleurs de l’Italie : on distingue le rouge et le vert ici.



Et enfin dans la catégorie gaieté contagieuse, voici la fin de Kool Kids avec la participation des groupies déchaînées sur scène. Merci à ces veinardes d’être aussi solaires que leurs idoles.

 


Allez, on se quitte sur un de leurs plus grands tubes, sans doute mon préféré. Et je peux vous dire que personne ne s’est senti « the loneliest » ce 6 septembre 2023, ni les jours qui ont suivi. L’effet « après-concert » quoi, toi-même tu sais…