Suite et fin de ma découverte du pays du dragon,
nous voici au cœur de la Cochinchine, après la découverte du Tonkin il y a tout juste deux ans.
Passons donc sur l’explication de l’abus de langage du titre, ce qui est dit
n’est plus à dire.
Ce fut un véritable périple pour atteindre la
Saigon infernale car aucun vol direct vers l'Asie n'est proposé depuis le minuscule aéroport de la deuxième ville
d’Allemagne. Il a donc fallu deux
escales, en l'occurrence à Bruxelles, puis à Hong Kong.
Plus de dix heures dans un aéroport glacial. Très
beau et aéré, mais glacial. De nombreux espaces de travail avec un excellent
Wi-Fi, mais dans un hall glacial, avec en guise de compensation toutefois une
nourriture qui vous brûle le palais.
Atterrissage à Hô-Chi-Minh-Ville, les démarches
classiques : quelques centaines de milliers de dongs au distributeur, la petite
carte Viettel qui va bien, la chaleur écrasante de bienvenue au moment de
mettre le nez dehors, et surtout le bus jaune qui pour la modique somme de
20.000 VND vous dépose en trente minutes à peine au cœur du quartier routard -
descendez au dernier arrêt, c'est le terminal de bus.
La soirée déjà bien entamée, les premières
frayeurs en traversant la route - ceux qui connaissent le Vietnam et l'Asie du
Sud-Est en général comprendront parfaitement - agissant comme des piqûres de
rappel, commençons par une bonne bière de la marque "Saigon", puis enchaînons par le
désormais traditionnel jus de coco pour célébrer mon arrivée sur le sol
vietnamien. Le bœuf est dégueulasse,
mais la nourriture locale ne me décevra pas.
Le lendemain, on attaque les bases d'une visite
touristique de Saigon, en sautant toutefois d'un commun accord le célèbre - et
sans doute excellent - Musée des vestiges de la guerre. Nous préférons à ces
horreurs les vestiges architecturaux de la colonisation française.
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Cathédrale
Notre-Dame de Saigon
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Poste centrale de Saigon |
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Intérieur
avec notre bon vieux Hô
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Ancien hôtel de ville
avant d'abriter le Comité populaire
(à noter le beffroi central qui rappelle le nord de la France) |
Sans oublier le célèbre ancien palais de
l'indépendance, résidence des présidents du Sud Viêt Nam jusqu'à la chute de
Saigon en 1975. Il devient alors un site historique rebaptisé
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Palais de la
réunification. |
Attention. Nous passons maintenant aux choses
sérieuses. S'il ne fallait retenir qu'un nom de ce compte-rendu de voyage, ce
serait "Secret Garden", un restaurant bien caché sur la terrasse d'un
immeuble d'habitation tout ce qu'il y a de plus normal.
La clientèle est aussi bien locale que touristique
et la nourriture est une tuerie.
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Les jus et smoothies
sont à la hauteur des plats |
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Mention spéciale pour les beignets de porc (g.)
et les pousses de je ne sais plus quoi (d.)
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Avec en prime une vue
imprenable sur les gratte-ciel,
y compris sur la tour Bitexco (ne la cherchez pas sur ce cliché !) |
Et puis il y a ces petites surprises
d'Hô-Chi-Minh-Ville by night, comme
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une cage d'escalier
très élégante, |
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le
"Cafe Apartment", célèbre immeuble-boutique
avec ses irrésistibles petits cafés,
bars et restaurants, |
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sa vue sur
la rue piétonne Nguyen Hue, |
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ou encore
l'occidentalisation pour la bonne cause du consumérisme
(seulement 9% de la population est chrétienne), |
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un beau bébé tigre au
graphisme "manga", |
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et pour finir en
beauté : le premier margouillat de mon séjour. |
Connu pour être l'emblème de la Réunion, il est partout au Viêt Nam. Ce
petit animal ne se contente pas d'avoir un cri rigolo et d'être mignon comme
tout, puisqu'il sait adapter sa couleur à son environnement et bouffe les
moustiques !
Sans exagérer, il m'a accompagnée pendant mon séjour au nord du pays, je
l'avais totalement oublié entre-temps, l'ai retrouvé ce soir-là avec émotion et
savais pendant mes derniers jours à Hô-Chi-Minh-Ville qu'il allait me manquer.
Tous les voyageurs amoureux d'un pays - surtout si la destination est lointaine
- savent que l'on s'attache grâce à ce genre de détails, insignifiants en
apparence. Mais le margouillat symbolise le climat de cette région du monde, et
donc l'exotisme pour une voyageuse européenne.
Alors que la soirée est
déjà bien entamée - la nuit tombe vers 16 h à cette époque de l'année - et
que la jeunesse de Saigon exulte sur ses scooters, je me rends compte de
l'énorme différence entre la capitale économique du pays et la capitale
politique visitée deux ans auparavant. La circulation est effrayante dans les
deux. Je n'ai pas encore à ce stade identifié ce qui distinguait les
Vietnamiens du nord de leurs compatriotes du sud. Certes, il manque le
lac Lac Hoan Kiem, mais le choc est
beaucoup plus basique que cela : les bagnoles ! Elles étaient quasi
inexistantes à Hanoi et les voilà assez présentes à Hô-Chi-Minh-Ville. Les
jours suivants, nous constaterons que le nord est bien loin avec ses cochons et
buffle (!!) transportés en scooter. Mais la distance est-elle simplement géographique ou temporelle ? Et oui, la question se
pose en Asie. Car si vous visitez un pays européen à deux ans d'intervalle,
vous constaterez bien peu de changements. Or ici la croissance est à deux
chiffres et même si le sud a la réputation d'être moins authentique que le
nord, j'ai par exemple été frappée par l'absence de vendeuses de rue portant
sur leurs épaules la fameuse palanche de bambou, comme on en voit tant à Hanoi.
Mais pour des raisons pratiques évidentes, le chapeau conique, autre symbole
du pays, est resté. Ouf ! Nous sommes bien au Viêt Nam.
Bref, quittons tout ce vacarme pour un peu de calme. Direction le delta du Mékong.
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Café très sympathique sur la route, havre de paix
- nom malheureusement oublié |
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Le voilà : le grand,
le mythique, l'inoubliable |
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Le célèbre marché
flottant de Cai Ba |
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La faune locale |
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"Délirant à bord
du sampan" (Nicola Sirkis) |
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La bouffe, encore la
bouffe. Fruits succulents à droite. |
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Le Mékong en fin de
journée |
Éreintés
par ce long voyage de quelques dizaines de kilomètres - et oui, pas d'Autobahn
au Viêt Nam - nous arrivons à cet endroit qui reste de loin mon meilleur
souvenir de ce voyage : la Mekong Lodge. Cet éco-hôtel
situé sur une île n'est accessible que par bateau. Ici, tout n'est que luxe, calme et volupté. Les oiseaux et autres cris d'animaux nocturnes ne troublent
pas le sommeil dans un superbe bungalow, il l’accompagne. Cet endroit est le
paradis sur terre.
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Lever de soleil
depuis la salle à manger |
Malheureusement, nous n'y avons fait que dormir, dîner, petit-déjeuner,
et partir. Car un programme assez chargé nous attendait pour poursuivre la
découverte de la région.
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Les fameux poussins
peints par les paysans
pour marquer leur appartenance |
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Entrée de Xeo Quit,
ancienne base du Viêt Cong |
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Vue depuis le marais
- ancien abri souterrain
d'un secrétaire général du comité central |
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2e tuerie gustative
du séjour. Que Phat à Mỹ Long |
Les préférences dans les domaines gastronomique et hôtelier ayant été
établies, passons aux visites. Et bien une fois l'émotion retombée à la vue du
Mékong, le summum de ce voyage était sans hésitation la Forêt des cajeputiers de Tra Su.
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Vue depuis le sampan |
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Le glissement sur
l'eau se poursuit,
dans le plus grand calme possible
afin de réussir à apercevoir quelques oiseaux. |
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Vue sur la réserve
naturelle. Groupes d'oiseaux
changeant de direction visibles au loin. |
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Coucher de soleil sur
les marécages
du sanctuaire d'oiseaux |
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Se réveiller à Chau
Doc, ouvrir les rideaux et voir des apprentis moines se marrer devant la pagode adjacente. |
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Kikou ! |
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Et c'est parti pour
les 400 marches d'ascension
vers la pagode de Chua Hang sur le mont Siam ! |
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Un effort
correctement récompensé |
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Avec le
Cambodge au loin |
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Sol en marbre,
ambiance sacrée (ou onirique, au choix) |
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Et oui : une partie
du temple se trouve à l'intérieur d'une grotte |
Après cette belle escapade dans le delta du Mékong, le retour à
Hô-Chi-Minh-Ville ne peut être que morose. Heureusement, nous nous envolons le
surlendemain pour l'île de Phu Quoc. On ne va pas se mentir, ce n'est pas le
genre de la maison : des vacances sur une île sont foutues si le temps n'est
pas au rendez-vous. Or, il le ciel était totalement couvert dans le meilleur des cas et il a plu
dans le pire. Aucun regret pour ma part, on ne peut pas gagner à tous les
coups. Saigon et le delta du Mékong rattrapent ces cinq jours d'ennui insulaire.
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Ensoleillement
maximum pendant notre séjour... |
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Et que fait-on des
eaux usées ? Ben on les envoie à la mer pardi ! |
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Heureusement, on ne se lasse pas de la végétation luxuriante vietnamienne. |
Et
puis ne soyons pas si négatifs, je ramènerai un magnifique souvenir de Phu Quoc.
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Allergie aux
moustiques
(même résultat en Europe) |
Sur ce, chó Saigon, chó le Vietnam,
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un pays qui a du chien ! |