mercredi 18 octobre 2017

La saison triste

Ca y est. Ce weekend passé à lire allongé dans l’herbe n’était que le dernier soubresaut d’un « été » révolu. Comme chaque année, il est décidément parti trop vite, n’a laissé entrevoir la chaleur réconfortante de son soleil qu’entre deux averses et seules les longues soirées douces et sèches rappelaient sa présence aux habitants de cette ville du nord de l’Europe.

Ca y est. Les trottoirs sont recouverts d’un tapis glissant de feuilles mortes humides, cachant parfois sournoisement des productions canines. Le chat de la maison sort de moins en moins et préfère passer ses quelques heures éveillées de la nuit à manger ses croquettes, ou encore à se désaltérer en trempant sa patte dans le grand verre d’eau oublié par son maître sur la table de chevet. Il observe plus les oiseaux de l’intérieur qu’il ne les chasse à l’extérieur comme il le faisait pourtant il y a quelques jours à peine.

Ca y est. La veille a sonné le dernier repas en famille pris dans le jardin. Précédé d’un apéritif convivial avec glaçons rendus obligatoires par les convenances et non par les températures, il faisait partie des classiques de la belle saison et son souvenir se teinte désormais de mélancolie à mesure que les soirées s’assombrissent.

Ca y est. Les étudiants ont tous repris le chemin de la fac et la nouvelle année scolaire des enfants est bien entamée, apportant son lot de devoirs et de nouveaux professeurs rarement justes et compétents, mais avec lesquels il faudra bien traiter jusqu’au 30 juin.

Ca y est. Bientôt il faudra allumer les lumières du bureau à 15 heures et enfiler de trop nombreuses couches de vêtements chaque matin. Les commerçants rangeront leurs citrouilles pour mettre des calendriers de l’Avant en vitrine et les sempiternels sapins de Noel envahiront les rues pour faire briller de leur gaieté factice ces villes plongées dans l’interminable hiver.

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