j'ai bien compris que je le Diable existait, et on peut dire qu'il a de l'humour ce con. Après avoir fait sortir un vieux sex-symbol helléniste auteur du tube le plus insupportable de Noel du comma un 25 décembre 2011, il le ré-éteint quelques années plus tard le même jour. Sacré toi.
L'attentat de Berlin, le massacre au Nord-Kivu dans ce pays maudit des dieux ou des responsables corrompus (merci à mes trois dans la coopération au développement, dont 80% furent dédiés à des réjouissances congolaises) et pour finir cette blague au goût douteux.
Alors que je ne pressentais rien de bon pour le monde de 2017 en cette fin 2016, les premières semaines de janvier m'ont donné raison sur le plan personnel. J'ai eu beau coucher sur mon cahier d'étudiante mes traditionnelles résolutions lors de mon vol de retour, les faits ne font que contredire mes écrits. Preuve ultime que nous acharner à vouloir tout contrôler finit toujours en crescendo de notre déception à la vue des éléments qui se déchaînent face à nous. Faire des choix pour avancer, comme cesser tout contact avec des amis qui n'en étaient pas et quitter un travail ennuyeux à souhait pour se mettre à son compte. Puis réaliser que notre quête d'absolu et de déni des contraintes de la vie ne nous enferment qu'un peu plus dans ce que l'Homme déteste et craint par-dessus tout : la solitude. Démissionner pour la liberté (l'insécurité), le gain de temps grâce à l'évacuation du problème causé par le lieu de travail (passer toute sa journée en pyjama et s'auto-déconcentrer grâce aux sources de distraction infinies disponibles chez-soi), ne plus être fatiguée par une longue journée et rencontrer plus de gens (qui eux sont fatigués par leur longue journée et ne sortent pas), les loisirs (dont les voyages qui s'envolent, eux, pas nous, par manque d'argent), se concentrer sur une recherche d'emploi en France (soit une annonce intéressante tous les tremblements), profiter d'adorables sacrés de Birmanie (qui s'en branlent puisqu'elles pioncent toute la journée et dont l'une a même l'insolence de ronfler comme une vieille bécane). Pour faire court : chapeau l'artiste !
Vouloir faire ce qui nous plaît et s'entourer des bonnes personnes a un prix : l'incertitude financière et la solitude, sans compter le célibat. Les femmes heureuses en amour et au travail sont des femmes naturellement aptes à faire de concessions tout en étant respectées. Les éternelles célibataires sont celles qui ne pourront se satisfaire de la médiocrité inhérente au couple. Inutile de dire que j'en fait partie et que je le paye très cher.
L'exigence n'a pas de prix puisqu'un prix est une limite. Or le principe même de l'exigence est de ne pas en avoir : elle va certes être temporairement comblée, mais les décisions qu'elle engendre sont toujours synonymes de lourd tribut.
J'ai voulu rester en Allemagne après mes études car la qualité de la vie ainsi que le monde du travail y sont meilleurs, je le paye de solitude et de célibat. J'ai considéré mes amis comme des traîtres, alors je suis seule à Hambourg malgré les connaissances sympathiques que j'ai pu rencontrer depuis. Et encore une fois, j'ai quitté mon travail aussi sûr que chiant pour me consacrer à mon métier de traductrice et me retrouve projetée dans la galère d'un secteur ultra-féminisé et donc ultra-précaire. Non pas que je l'ignorais, mais j'avais tout de même fait des estimations de mon chiffre d'affaires nettement supérieures.
Malgré tout, je suis en mode Edith Piaf (tiens, une autre femme en quête d'absolu...tu m'étonnes qu'elle ait écrit une chanson pareille) et ne regrette rien.
Le monde est cruel, les gens nous plantent des couteaux dans le dos dès qu'ils le peuvent, mais...
Des trahisons l'art te sauvera
Des échecs l'art te sauvera
De la solitude l'art (et surtout une bonne soirée indé-rock) te sauvera
Du blues de la trentaine le blues te sauvera
Keep faith
Diable, pourquoi se sauver de la solitude, c'est l'endroit le plus peinard au monde pour écouter du rock, écrire et fumer de bonnes cigarettes
RépondreSupprimerC'est complémentaire. Et puis il faut bien vivre de bons (ou moins bons) moments (cf. mes autres articles) pour écrire.
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