dimanche 24 juillet 2022

Après la fin du monde

Deux ans sans écrire pour mon premier bébé, cela correspond à peu près à la durée des restrictions liées à la pandémie. Mais Rockandvolk n’étant pas un blog de voyages, la cause d’un tel silence est ailleurs. Disons qu’entre mon retour en France, ma pratique du sport devenu plus que régulières et mes déboires sentimentaux, j’ai complètement oublié cette antiquité. Attention, cela ne veut pas dire que j’ai abandonné l’écriture et le blogging pour autant, car même s’il a lui aussi souffert de quelques irrégularités dans la fréquence des publications, Tomtomlatomate a bien été alimenté pendant tout ce temps. Et malgré un net ralentissement, la soif de lecture ne m’a jamais quittée non plus.

 

Voilà pour les explications. Rentrons dans le vif du sujet : mon premier voyage après la fin du monde. Budget serré oblige, il a eu lieu en Europe et comme vous allez le voir, ces deux semaines automnales ont été merveilleuses, notamment grâce à des températures estivales quasiment jusqu’au dernier jour. Après une petite semaine – malheureusement non chroniquée pour des raisons qui m’échappent – à Porto et ses alentours en 2015, je me suis dit que Lisbonne et l’Algarve méritaient elles aussi le détour. Si comme beaucoup de Portugais et de touristes je préfère largement le charme de Porto au stress de la capitale, l’Algarve m’a conquise. J’ai rarement vu une région aussi sublime.

 

Commençons par LE quartier de Lisbonne à visiter : Belém. Dès que j’ai posé un pied hors du bus 727, je me suis sentie apaisée dans cet espace venteux au bord du Tage. Petit conseil : évitez la queue interminable devant la pâtisserie Pastéis de Belém. Au même titre que le minuscule tramway 28 à l’aspect très typique et séduisant qui traverse la ville, c’est une perte de temps, un attrape-touriste bondé – même si c’est bon (encore heureux).

En dehors de cela, Belém, c’est une plongée époustouflante dans la grande époque du Portugal : celle des conquistadors, aux XVe et XVIe siècle.


Monument aux Découvertes : érigé en 1960 sous Salazar, ce monument en forme de caravelle est un hommage aux navigateurs portugais et en particulier au prince Henri le Navigateur – symbole des grandes découvertes.



La tour de Belém – construite au XVIe siècle par le roi Manuel Ier pour garder le port de Lisbonne, elle est très caractéristique du fameux style manuélin.

Malheureusement en travaux à cette période.


Petite escapade dans le quartier chic de Restelo – quartier des ambassades – avec vue sur la Tour de Belém


Statue du saint Don Nuno Álvares Pereira


Et oui, pays de la morue/bacalhau


Le grand monastère des Hiéronymites – sans conteste le plus beau monument de Lisbonne, lui aussi de style manuélin


Avec toute sa majesté, il est le témoignage le plus impressionnant de l’âge d’or du Portugal et des grandes conquêtes de ses navigateurs.


Le cloître ou la principale raison de payer les 10€ d’entrée


Admirez la richesse de ses sculptures.


Intérieur de l’église Sainte-Marie


Tombeau de Fernando Pessoa dans un couloir du cloître


Tombeau de Vasco de Gama


Palais national de Belém – résidence officielle du président de la République portugaise – avec sa belle façade rose


Petit détour par le jardin d’Alfonso de Albuquerque (explorateur, cela va sans dire) avant de partir



Quittons Lisbonne pour l’endroit le plus touristique de la région, et l’incontournable de n’importe quel séjour dans la capitale : Sintra. 45 minutes de train depuis la gare de Sete Rios – surtout ne pas y aller en voiture – à travers la banlieue moche pour arriver dans ce haut lieu touristique. Les châteaux et palais à visiter ne manquent pas et il faudrait y passer deux jours pour tout voir de cette ville classée patrimoine mondial par l’UNESCO. Au-delà des deux palais que j’ai choisis, le château des Maures et le palais national valent sans doute eux aussi le détour.

C’est parti pour le très coloré palais de Pena.


Construit au XIXe siècle pour le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha, il comprend plusieurs styles architecturaux : mauresque, baroque, gothique, Renaissance et manuélin.













Petit conseil : évitez de payer pour l’entrée à l’intérieur du palais de Pena. Cela ne vaut pas le détour.



Le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha himself




Le grand parc qui l’entoure offre une très belle balade également.








Le palais national



Construit au XIXe siècle pour António Augusto Carvalho Monteiro, un richissime homme d’affaires quelque peu excentrique, ses bâtiments et son immense jardin regorgent de références à la franc-maçonnerie, à l’alchimie ou encore aux Templiers.


Vue sur le château des Maures, en contre-plongée cette fois




Le fameux puits initiatique si vous n’êtes pas claustrophobe


En bas, il faut s’éclairer à la lumière du portable. Ses neufs paliers évoquent la Divine Comédie de Dante, ou bien les rose-croix, la franc-maçonnerie ou encore l’ordre du Temple selon les interprétations.


J’avoue qu’on ressent une petite angoisse en sortant par ce couloir sous-terrain.






(Avant)-dernière nuit à Lisbonne,


avec cette fresque remarquable.


Direction le joyau du Portugal : l’Algarve. Pour ces quelques jours  dans le Sud, j’ai choisi de m’établir à Lagos, un bon compromis pour visiter les merveilles qui entourent cette station balnéaire.


Commençons par la célèbre grotte de Benagil grâce à une petite excursion en hydrospeed.








Mais il y a bien évidemment d’autres grottes à parcourir sur la côte, toutes aussi belles les unes que les autres.


Phare d’Alfanzina




Carvoeiro





Forteresse de Lagos


De retour à Lagos, l’objectif était de parcourir les différentes plages tout autour. Chacune ayant ses spécificités, elles rivalisent de beauté.


Praia da Batata


Le pont romain




Soleil couchant sur la magnifique Praia Dona Ana





Et on continue l'exploration de la côte en direction du site ultime à proximité de Lagos...En attendant, profitez.



Même le chien errant est subjugué par la vue.



Praia do Camilo





Et après avoir admiré la vue sur toutes ces sublimes petites criques, nous voici arrivés au spot principal autour de Lagos, le site à ne pas manquer : Ponta da Piedade. Comme vous le voyez sur toutes les photos, il ne faut pas avoir le vertige : rien n’est « protégé », alors ne vous penchez pas trop. Ceci dit, il y a peu de risques qu’on en ait envie, entre le grondement inquiétant des vagues qui s’écrasent sur les rochers et la hauteur de ces falaises escarpées.











Avant-dernière nuit dans la jolie Lagos


Le lendemain, escapade impromptue vers la plus belle plage qu’il m’ait été donné de voir de toute ma vie de voyageuse : Praia Barriga. La route est très mauvaise et non goudronnée. Ne lavez pas votre voiture avant d’y aller ! Très prisée des surfeurs et des nudistes, cette grand étendue déserte et venteuse entourée de grands rochers noirs vous fera passer un moment inoubliable - hors du temps et des Hommes.














Fruits de mer assez rares et onéreux dont j’ai oublié le nom







Aïe ! Le sable dans les yeux !


Escalade improvisée – interdiction de se blesser ! – pour une vue imprenable sur la plage



Pour terminer la journée, quoi de mieux que le fameux coucher de soleil depuis le phare Cabo de Sao Vincente ? Près de Sagres, le point le plus à l’ouest du Sud du Portugal est connu pour ses couchers de soleil sublimissimes. Les soirs d’été – ou d’automne comme celui-là – une foule de touristes, avec beaucoup de couple, cela va sans dire, s’assoie sur les falaises pour admirer ce coucher de soleil dans une atmosphère chargée en émotion. Et pour cause : avant le début des explorations maritimes du XVe siècle, ce cap était considéré comme le bout du monde. Rien que ça ! Et on le ressent lorsqu’on y est. Son phare est l’un des plus brillants d’Europe et Henri le Navigateur y planifiait ses expéditions qui changèrent la face du monde.





Admirez le changement de lumière que donne le soleil couchant aux falaises







Dernière nuit à Lagos



Petit repas

Attention, de retour à Lisbonne avant de prendre mon avion, je n’ai pas dit mon dernier mot à la capitale. Il me restait quelques incontournables. 

À commencer par Alfama





Quartier encore plus beau à la tombée de la nuit


Et by night aussi


Vue depuis le port – station Terreiro do Paço


Au-delà des belvédères d’Alfama, courrez au Château Saint-Georges pour le plus beau panorama de Lisbonne !




Une jolie façade


La célèbre Place du Commerce, dans le quartier de Baixa, avec sa statue équestre du roi Joseph Ier et son arc de triomphe


La fameuse rue rose pour faire la fête, auréolée de parapluies au moment de ma visite


Risotto de morue : pas mauvais, mais très « spécial », comme tout plat à base de morue


Time out market


Un coca bio que je recommande


La rosace de la Sé dans le quartier d’Alfama


4€ pour visiter le trésor de la Sé, ça vaut le coût.



Dernier jour au Portugal mouvementé, entre bouchons monstres et barrages de partout pour cause de marathon d’une part – la circulation étant d’ordinaire monstrueuse à Lisbonne, il faut le savoir – et rafraîchissement soudain des températures d’autre part, il était temps de partir. Sans regret, donc. La nature fut de mon côté. Elle nous a même offert un spectacle de sauts de dauphins sur la route entre Lisbonne et Guincho !


Praia do Guincho, très prisée par les surfeurs. Mauvais temps ce jour-là.




Dernière activité du séjour : l’Aquarium de Lisbonne. Rien de palpitant, mais un moment sympa.


Quartier Parque das Nações, très jolie balade dans ce quartier réhabilité du bord du Tage qui comprend de nombreuses œuvres d’art publiques


Allez, adieu Alfama, adieu Lisbonne, adieu le Portugal ! Ou serait-ce un au revoir ?