jeudi 29 mai 2025

Increvable


Je reprends ce terme employé par une fan dans le DVD Paradize Show. Ado, j’ai dû regarder ce concert des centaines de fois dans mon salon. Indochine a plus de quarante ans de carrière. Le groupe n’a jamais cessé d’exister et Nicola Sirkis, son âme, est une légende. Il y a la génération qui a vibré sur leurs premiers sons, ma génération qui s’est enflammée sur le très goth Paradize, et puis toutes les générations qui ont suivi. Indo, ça se transmet depuis des décennies sans interruption ni déclin de la qualité. Cette fan a raison : c’est increvable.


Et au même titre que Jean-Louis Aubert, Nicola Sirkis m’a scotchée à nouveau. Le sexygénaire à la chevelure grise qui déclare faire un marathon chaque soir du titanesque Arena Tour et assume son régime alimentaire et sportif draconien sautille partout du début à la fin. Il sait à qui il doit sa carrière et le lui rend bien. Comme d’habitude, tous les âges sont là, avec les mêmes têtes de ravis de la crèche que moi à la sortie.


Ce 19 mars 2025, à la Sud de France Arena de Montpellier, je n’ai pas touché terre pendant environ 2h30. J’ai d’ailleurs perdu la notion du temps, cette durée est une estimation obtenue via une recherche Google. Pendant les jours qui ont suivi cette soirée, je ne suis pas redescendue. Toutefois, c’est avec gravité que j’annonce avoir assisté au meilleur concert de ma vie. Quand on connaît la majorité des chansons, ça aide.


Entre les bracelets lumineux portés par le public qui en mettent plein la vue, les confetti de L’amour fou, les photos de personnes disparues sur grand écran pendant Annabelle Lee, les premières notes émouvantes de J’ai demandé à la lune sur la scène centrale, les tambours participatifs sur La vie est à nous, le discours féministe de Nicola en introduction de Sanna sur la croix, ou encore Les Yeux noirs revisités, j’étais tellement dans l’instant présent que j’ai à peine pensé à sortir mon portable.


Il y en avait, pourtant, des choses à filmer : l’effort de mise en scène est remarquable. Mais non, puisque je vous dis que je ne touchais pas terre. Je ne vois pas comment j’aurais pu avoir la présence d’esprit de sortir mon portable.


Mention spéciale à cette magnifique salle
dont les Montpelliérains peuvent être fiers.
La régulation des flux est excellente
pour les entrées et sorties, mais aussi
pour les tram
s à l’aller comme au retour.


La première partie était assurée par DJ Salinger, et c’était super cool car son enchaînement de classiques rock a permis de chauffer tranquillement la salle sur du bon son sans prendre le risque de la soûler avec des nouveautés pas ouf – comme c’est parfois le cas des premières parties.


En ce mercredi soir, 
la date n’affichait pas complet. 
Une exception pendant cette tournée, 
des plus agréables quand vous êtes en fosse.


Bon, j’ai quand même filmé quelques secondes de leur plus grand tube vers la fin. Histoire de repartir avec un souvenir matériel.


Nuée de confetti sur L’Aventurier.


J’aimerais terminer cette chronique sur une note personnelle. Je ne cesse d’y revenir sur ce blog, du moins dans les articles chronologiquement rattachés à la période de deuil, mais j’ai connu une rupture amoureuse fin août/début septembre 2024. C’est douloureux, là n’est pas la question. 

Mais alors que je me réveillais chaque matin avec une boule au ventre, Indochine a sorti Babel Babel. Le 6 septembre 2024, évidemment que la plaie était toute fraîche. Pourtant, je peux dire aujourd’hui avec émotion que s’il est impossible d’être sauvée ou guérie par l’art et encore moins avec un simple album, ce double disque m’a VRAIMENT aidée. La qualité de ses 17 chansons, la générosité que leur nombre traduit – qui sort des albums de 17 morceaux en 2025 ?? – le modèle de longévité et de vitalité incarné par Nicola Sirkis m’ont fait énormément de bien. En me tirant hors de moi, de mon nombril et de mes souffrances, Babel Babel m’a donné un espoir de dingue. Cet album guerrier et solaire m’a servi sur un plateau des moments magiques qui m’ont fait aimer la vie alors que je souffrais : du revigorant Chant des cygnes en boucle sur les ondes à Girlfriend en mode repeat dans mes écouteurs, en passant par le stress euphorique pour obtenir un billet à lannonce des premières dates de l’Arena Tour, Babel Babel aura à jamais une place à part dans mon cœur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire